Journée de mobilisation, hier, à l’Éhpad (Établissement d’hébergement pour adultes dépendants) Baptiste-Pams à l’appel du syndicat Force ouvrière-Santé pays catalan.
Plus de personnel et moins de pression. Telles étaient les principales revendications du mouvement de grève, hier, devant l’Éhpad (Établissement d’hébergement pour adultes dépendants) Baptiste-Pams d’Arles-sur-Tech. Suite à un appel national de mobilisation, le syndicat Force ouvrière (FO)-Santé pays catalan a choisi de marquer sa présence devant l’établissement arlésien qui compte pas moins d’une centaine de résidents.
« Management »
Leurs revendications sont inchangées : ils veulent obtenir plus de moyens financiers (revalorisation des salaires) et humains (hausse des effectifs). Car ils estiment ne pas disposer d’aides nécessaires pour assumer leurs fonctions. « Aucune décision politique et aucune mesure concrète ne répondent aux revendications et préoccupations des soignants », a expliqué Marie-Josée Bekhtari, secrétaire départementale FO Santé. Mais c’était surtout l’occasion de dénoncer « un climat délétère, des pressions inutiles exercées sur les agents et des conditions de travail particulièrement tendues » sur cette structure. Les agents grévistes de l’Éphad d’Arles (12 sur 70 dont 40 contractuels selon FO) ont souhaité interpeller l’encadrement et la directrice de l’établissement, « sur des méthodes de management inappropriées » tout en revendiquant « la titularisation de tous les agents afin de mettre un coup d’arrêt à l’emploi précaire dans cet établissement qui génère une instabilité permanente ».
Le maire d’Arles-sur-Tech, René Bantoure présent lors du rassemblement (avant qu’une délégation des grévistes ne le rencontre à la mairie) a fait savoir « qu’il était à fond derrière les revendications nationales » concernant « le manque de personnel », rappelant au passage que cette situation était très ancienne. Quant aux revendications, plus locales, il attendait qu’elles lui soient exposées lors de la rencontre avec les grévistes.
Directrice : « On a fait de l’établissement un lieu de vie »
Laure Forcade, directrice de l’établissement d’Arles-sur-Tech depuis un an (également à la tête de l’Éphad d’Elne depuis 12 ans) dit « soutenir le mouvement national » car « la complexité c’est vraiment sur le manque de personnel. Mais c’est commun à tous les établissements ». En ce qui concerne les revendications plus locales, elle déclare que le syndicat « n’est pas informé du travail qu’il y a sur le terrain ». La directrice met en avant « des avancés » qui conduisent « à ce que le résident soit au centre du projet avec notamment une meilleure prise en charge ». Laure Forcade met en avant la mise en place d’une animatrice 7 jours sur 7 tout comme des ateliers thérapeutiques quotidiens et la prise des repas en commun… « On a fait de l’établissement un lieu de vie », détaille-t-elle. Par ailleurs, elle précise que les équipes de l’Éphad « ne se retrouvent pas dans ce qui est dit (par le syndicat FO, ndlr). Pourquoi, ils dénoncent ce management ? Parce qu’ils ne l’approuvent pas », poursuit-elle. « C’est le même management qu’à Elne et nous avons de bon retour de la part des professionnels, des familles et des usagers » avant de rajouter, à titre d’exemple, que des résidents d’Arles sont attendus sur la structure d’Elne pour un concours de confitures en présence de deux chefs. « Ça aussi, ça participe à la vie d’un Éphad… », fait-elle savoir.
L’Indépendant – 15 octobre 2019 – M.C.W