Cédant à la pression de cinq organisations syndicales de transport parmi lesquelles la fédération FO-UNCP, le gouvernement a annoncé la réouverture dès le 7 novembre de 250 relais routiers malgré le confinement. Tout en saluant une première victoire, FO revendique l’ouverture d’un plus grand nombre d’établissements pour permettre aux chauffeurs routiers de retrouver des conditions de travail décentes.
Les cinq organisations syndicales du transport routier — dont la fédération FO-UNCP — qui avaient appelé le gouvernement à respecter la dignité et les conditions de travail des conducteurs ont été entendues. Lors d’une conférence téléphonique le 4 novembre, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari leur a annoncé la réouverture de 250 relais routiers partout en France dès le 7 novembre. Ils pourront servir des repas chauds « à table » entre 18h et 10h le lendemain aux professionnels du transport routier sur présentation d’une carte.
Dès la mise en place fin octobre d’un reconfinement pour freiner l’épidémie de Covid-19, les représentants des conducteurs avaient exigé du gouvernement la réouverture des relais routiers. Dans un communiqué commun, ils demandaient que ces restaurants soient considérés comme indispensables à la poursuite des activités de transport et bénéficient à ce titre de dérogations
. Et ce afin d’offrir aux professionnels des conditions de travail minimum et décentes
.
Ces lieux permettent en effet aux chauffeurs de manger au chaud, de stationner durant leurs heures de repos, d’accéder à des sanitaires décents et surtout de retrouver une vie sociale qu’ils qualifient eux-mêmes de deuxième famille
, selon le communiqué. Ce manque de considération à l’endroit des salariés que l’on dit essentiels à la Nation est proprement scandaleux !
ajoutaient les organisations syndicales qui se disaient prêtes à soutenir une éventuelle mobilisation des routiers.
Les stations-service sur autoroute n’ont pas fermé
C’est une première victoire, mais à nos yeux, 250 relais routiers ouverts ça ne suffit pas, ça va même être source de tension, réagit Patrice Clos, secrétaire général de la fédération nationale transport et logistique UNCP-FO. Dans ces conditions d’ouverture, il y aura environ 700 camions par relai, ça n’est pas possible. Surtout que les possibilités d’accueil sont restreintes par le contexte sanitaire.
Il rappelle qu’il existe environ 4 000 relais routiers sur le territoire national, reconnaissables à leur logo rouge et bleu.
Le nombre d’ouvertures sera-t-il revu à la hausse ? Un communiqué du ministère de la Transition écologique daté du 5 novembre évoque pour sa part la réouverture dans les prochains jours de plusieurs centaines de centres et relais routiers, répartis sur toutes les régions de France
. La liste des établissements concernés habituellement fréquentés par les routiers
doit être arrêtée par les préfets. Les organisations syndicales peuvent aussi indiquer les relais qu’elles souhaiteraient voir rouvrir. Mais il ne faut pas rêver, in fine le gouvernement rouvrira ce qu’il voudra
, relativise Patrice Clos.
Par ailleurs, contrairement au premier confinement, les stations-services sur les autoroutes sont restées ouvertes. Cette avancée, c’est également grâce à nous, souligne Patrice Clos. Certaines ont essayé de fermer mais là aussi, on a mis la pression sur le gouvernement.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly