Le prestataire digital, qui est en pleine renégociation de l’échéancier de remboursement de sa dette et donc en recherche d’économies, a profité de l’été pour dénoncer un accord de 2004 servant de socle à tous les avantages sociaux. Et de futures réductions d’effectifs ne sont pas à exclure, selon le P-DG.
L es mauvaises nouvelles tombent drues pour les 2 000 salariés de Solocal SA (ex-Pages Jaunes). Le prestataire digital a profité des congés d’été pour dénoncer l’accord d’entreprise servant de socle, depuis 2004, à tous les avantages sociaux : prime de vacances, congés d’ancienneté, ponts fixes et flottants, indemnités de licenciement. Avertis de ce choix unilatéral, par lettre, courant août, les syndicats ont été invités à renégocier un accord d’ici le 30 novembre 2024, date à laquelle celui de 2004 cessera de faire effet. Après avoir refusé d’accorder une augmentation générale en 2023, malgré l’inflation, Solocal supprime les acquis sociaux, dénonce Frédéric Gallois, délégué syndical central FO, vent debout contre cette décision inacceptable. La direction doit arrêter de faire payer aux salariés ses erreurs de stratégie, martèle-t-il.
FO inquiet pour l’emploi
Bien que la DRH a motivé cette dénonciation par le caractère ancien de l’accord, jugé pas assez moderne, la recherche d’économies fonde la décision. Solocal est en pleine renégociation de l’échéancier de remboursement de sa dette (171 millions d’euros fin 2022). En dénonçant cet accord, dont les dispositions sont mieux-disantes que celles de la convention collective des entreprises de la publicité, la direction donne des garanties aux actionnaires-créanciers, décrypte le militant FO, qui ne cache pas ses inquiétudes. Solocal prépare un nouveau plan stratégique qui, selon une communication du P-DG aux salariés le 6 septembre, pourrait comporter des réductions d’effectifs. En tout cas, elles ne sont pas exclues, a indiqué celui-ci. C’est un nouveau coup dur pour les salariés de Solocal SA, dont les effectifs ont déjà diminué de près de moitié, pour atteindre 1 970 salariés, à la suite des plans sociaux de 2018 et 2019, rappelle FO.