Le 25 octobre, lors d’une audition concernant le PLFSS 2024 devant la commission des affaires sociales du Sénat, Renaud Villard, directeur de la CNAV, a présenté un premier bilan de la revalorisation des petites pensions depuis la réforme des retraites. Et comme FO l’a maintes fois dénoncé, la hausse des petites pensions à 1 200 euros, promise par l’exécutif, tentant ainsi de faire avaler le recul de l’âge légal à 64 ans, tient du miroir aux alouettes. En effet, loin de la promesse des 100 euros de plus par mois en cas de carrière complète au Smic, la réforme a augmenté de 30 euros en moyenne l’apport du minimum contributif pour les actifs ayant pris leur retraite en septembre dernier, a indiqué le directeur de la CNAV, sans préciser le nombre de personnes concernées. Les 100 euros d’apport supplémentaire s’avèrent un plafond maximum difficile à atteindre : pour se le voir appliquer via le minimum contributif dit majoré, il faut en effet avoir cotisé plus de 120 trimestres. Or, faute de trimestres suffisants, rares sont ceux qui touchent le minimum contributif en entier, a reconnu Renaud Villard.
Idem pour ceux qui étaient déjà à la retraite, la réforme a seulement revalorisé de 50 euros en moyenne la part du minimum contributif dans la pension, et ce pour environ 500 000 personnes sur 1,7 million de retraités visés d’ici septembre 2024, a indiqué Renaud Villard. Et attention : sur ces 500 000 retraités, seuls 20 000 ont perçu une revalorisation d’un montant maximum de 100 euros en octobre, selon le directeur de la CNAV.
Seuls 20 000 retraités ont touché 100 euros de plus
Depuis le début de cette réforme, nous avons toujours dit que cette hausse de 100 euros était de la poudre aux yeux, et que peu de retraités la percevrait, rappelle Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé des retraites. Au sujet de cette revalorisation des petites pensions, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, n’a cessé de revoir ces estimations à la baisse lors de la mobilisation contre la réforme des retraites. Le premier bilan de la CNAV, même incomplet, en atteste : l’effet d’annonce massif des 1 200 euros pour tous, argué par le gouvernement, pour les travailleurs proches du Smic, est loin d’être atteint.