Hier, les cheminots ont effectué une action sur la Côte Vermeille pour dénoncer le sort réservé à la gare de Cerbère.
Même lorsqu’ils font grève, les cheminots se lèvent tôt. Hier, ils étaient une trentaine à s’être rejoints au petit jour à la gare de Perpignan. Objectif: rallier Port-Vendres par la 2X2 voies, puis lever le pied afin de ralentir la circulation sur la route de la corniche qui longe la Côte Vermeille. Destination finale: Cerbère, où les cheminots prévoyaient de donner une conférence de presse sur les coups de midi.
Une vingtaine de voitures ont finalement pris part à l’opération. Pourquoi Cerbère? « C’est un symbole de ce que l’État veut faire à la SNCF », répond le délégué des cheminots CGT de Perpignan, Pierrick Cymbler. Le gouvernement compte en effet y supprimer deux trains de nuit (Cerbère-Perpignan et Cerbère-Strasbourg).
Le secrétaire régional de FO cheminots, Francis Grau, envisage déjà le pire : «Suite à cette suppression, prévue pour la fin de l’année 2016, de nombreux postes risquent de disparaître. On craint carrément la fermeture du site».
D’où l’ire des cheminots.
- Effectifs en chute libre
– La gare de Cerbère est particulièrement touchée par les suppressions de postes.
«Au début des années 1980, on devait être environ 300 cheminots, se souvient Francis Grau, de FO.
Aujourd’hui, il n’en reste plus que 24. Alors qu’il y en avait encore 76 avant l’ouverture du fret à la concurrence, en 2010».Julien Berthélémy, de la CGT, confirme : «En dix ans, la gare de Cerbère a dû perdre environ une centaine de cheminots».
– Les usagers impactés.
Il y a quelques mois, un Cerbère-Paris de jour avait déjà été supprimé. Et deux trains de nuit devraient donc l’être d’ici la fin de l’année.
Selon Francis Grau, les usagers seront eux aussi impactés: «Le Cerbère-Paris de nuit est le seul train qui permette d’arriver de bonne heure dans la capitale. Le premier TGV n’arrive à Paris qu’à 10h45. C’est trop tard pour les gens qui ont des rendez-vous d’affaires ».
L’Indépendant – édition du 11 juin 2016 – A. A. (avec G. M.)