A près deux réunions le 15 et le 16 février sur l’emploi des seniors et l’usure professionnelle, l’ambiance entre syndicats et patronat s’est crispée le 23 février, lors de la sixième séance de négociation sur Le pacte de la vie au travail, consacrée au compte épargne-temps universel (CETU). Le Medef et la CPME se sont clairement opposés au CETU. FO n’y est guère favorable, sauf à le limiter à des jours conventionnels hors congés payés, pour partir un peu plus tôt à la retraite. Mais surtout, les discussions ont achoppé sur la question des transitions professionnelles. Les organisations patronales souhaitent tailler drastiquement dans le projet de transition professionnelle (PTP), dispositif qui permet, à l’initiative même du salarié, senior notamment, de se former en vue d’une éventuelle reconversion, avec une simple suspension du contrat du travail : Le patronat souhaite qu’il n’y ait plus de maintien de salaire pendant la formation. Et même qu’il y ait rupture du contrat de travail. Pour nous, c’est hors de question !, fulmine Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi et des retraites. FO veut au contraire renforcer des mesures de transition. Il faut créer un droit à la reconversion professionnelle pour les seniors, abondé par l’employeur. Or ça, le patronat ne veut pas en entendre parler, dénonce le négociateur FO.
La détermination de FO
Les négociations semblent moins tendues sur d’autres points, comme la retraite progressive : sur le principe, le patronat se dit favorable à une mesure à partir de 60 ans (62 ans actuellement, soit deux ans avant l’âge légal de départ en retraite). FO veut aller plus loin, visant la possibilité d’une ouverture de retraite progressive cinq ans avant l’âge légal de départ en retraite, et orientée vers le tutorat. Et en créant un droit opposable pour des salariés. Toutefois, une telle ouverture ne me fera pas avaler l’idée d’une rupture du contrat de travail lors d’un projet de transition professionnelle. Ni le CDI seniors à bas coût, auquel le patronat tient, prévient Michel Beaugas, qui, à ce stade, se dit sceptique quant à la signature d’un accord par FO. Syndicats et patronat se réuniront de nouveau le 1er mars pour revoir l’ensemble des sujets. Et devraient travailler sur un projet d’accord le 7 mars.