Lors des NAO, la direction d’Yves Rocher n’a proposé aucune augmentation de salaire pour 2024, du jamais vu dans l’entreprise. Et elle revient à la charge sur sa volonté de supprimer des emplois hors plan social. Les salariés se sont mobilisés le 13 février à l’appel de trois syndicats dont FO.
L a colère monte chez les salariés du groupe de cosmétiques Yves Rocher, dans la tourmente depuis plus d’un an. Lors des négociations annuelles obligatoires (NAO), qui se sont achevées début février, la direction a refusé toute augmentation de salaire malgré l’inflation. Une proposition à 0 %, c’est la première fois que ça arrive, dénonce Nadine Doudard, déléguée centrale FO chez Yves Rocher. Seule une prime de partage de la valeur a été octroyée aux salariés, d’un montant de 1 200 euros pour les salaires de moins de 30 000 euros par an, et de 1 100 euros pour les salaires jusqu’à 45 000 euros. Or, une prime n’est versée qu’une fois et ne participe pas au financement de la protection sociale.
Aucune des cinq organisations syndicales n’a accepté de signer et les NAO se sont achevées le 8 février sur un PV de désaccord. FO et deux autres syndicats, qui représentent 48 % en audience cumulée, ont appelé les salariés à débrayer le 13 février, jour où se tenait un CSE central, pour exiger la réouverture des négociations et une augmentation à la hauteur de l’inflation. Quelque deux cent cinquante personnes ont cessé le travail durant quarante-cinq minutes sur les sites bretons de La Gacilly, Ploërmel et Rieux. Mais l’employeur, qui a reçu à nouveau les syndicats le 21 février, reste inflexible.
Nouvelle réunion de l’intersyndicale le 13 mars
Par ailleurs, lors du CSEC, la direction est revenue à la charge sur sa volonté de supprimer des postes dans le cadre d’un accord de gestion des emplois et parcours professionnels (GEPP), hors plan social. En novembre dernier, FO avait fait invalider en justice un premier accord GEPP signé mi-janvier 2023 par deux syndicats majoritaires, et qui supprimait 300 postes. La direction a fait appel de cette décision et l’audience aura lieu le 14 mars, explique Nadine Doudard. Mais sans attendre, elle nous a présenté un nouveau plan incluant la fermeture d’un service et une quarantaine d’emplois supprimés. Des salariés vont perdre leur poste et cela va aussi entraîner une hausse de la charge de travail pour ceux qui restent, les gens en ont marre. L’intersyndicale se réunira de nouveau le 13 mars, après les congés, pour décider des suites de la mobilisation.