Reporté deux fois du fait de la crise sanitaire, le 23e congrès de la fédération FO de la Métallurgie, qui à l’origine devait se tenir en mai dernier, s’est ouvert à Nice le 7 octobre en présence d’environ 600 participants, dont 500 délégués. Il se déroule sous le signe d’un protocole sanitaire strictement respecté, mais dans une ambiance avant tout marquée par la satisfaction de pouvoir enfin se retrouver et discuter des difficultés de l’heure. Des difficultés particulièrement ardues.
Heureux d’être enfin réunis
, pour reprendre les termes du secrétaire général sortant Frédéric Homez et comme l’ont exprimé nombre des 53 intervenants à la tribune, les métallos FO vont plancher jusqu’à ce 9 octobre à la mi-journée sur les meilleurs moyens de faire face à une situation lourde de menaces pour l’emploi de dizaines de milliers de salariés de leurs secteurs, à l’heure d’une crise sanitaire aux conséquences économiques et sociales inédites.
La ligne rouge : les licenciements contraints
Tout mettre en œuvre pour éviter les licenciements contraints, telle est la volonté mise en avant à la tribune de ce congrès, l’exemple du combat mené par FO chez Airbus en étant ces tous derniers jours l’exemple le plus emblématique.
Refuser les licenciements contraints, c’est notre ligne rouge
, a insisté Frédéric Homez à l’ouverture des travaux, déclenchant les applaudissements de la salle. Une ligne de conduite mise en pratique par les militants FO, comme chez Valéo ou Bridgestone, avec la signature d’accords de compétitivité ou de performance collective (APC) pour préserver l’emploi ont notamment expliqué les délégués FO concernés. Mais si certaines entreprises sont réellement en difficulté, d’autres peuvent chercher à profiter de la crise sanitaire pour exercer un chantage sur les salariés, a mis en garde Frédéric Homez, appelant à la plus grande vigilance
. Parmi les délégués, des voix se sont élevées pour alerter sur la remise en cause des acquis dans le cadre de tels accords.
Défendre notre industrie, c’est défendre nos emplois
Durant ces deux premiers jours de travaux, de nombreux délégués ont vertement condamné le fait que l’État n’exige aucune contrepartie des entreprises qui bénéficient d’aides publiques, et insisté sur la nécessité de relocaliser les activités industrielles en France.
Défendre notre industrie, c’est défendre nos emplois
, a souligné Frédéric Homez, rappelant que la fédération FO agit depuis des années pour que l’investissement redevienne une priorité. Dans chaque entreprise et chaque territoire, mais également auprès des instances nationales des pouvoirs publics, nous défendons une industrie nationale forte, ancrée en France et en Europe
, explique le rapport d’activité reçu par les délégués en amont du congrès.
Multiplier les implantations FO : une priorité absolue
Autre axe saillant de ce congrès : la détermination des militants à développer l’organisation syndicale, car plus on est nombreux, plus on pèse dans les négociations
a résumé un intervenant. Les syndicats de la fédération des Métaux représentent aujourd’hui nationalement un peu plus de 19% des voix aux élections professionnelles contre 18% en 2013. Leur objectif est donc de concentrer leurs efforts sur la création de sections et de syndicats. Un objectif qualifié de priorité absolue
par Frédéric Homez. Le congrès se clôturera aujourd’hui.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly