L’ouverture dominicale des magasins s’est invitée dans la campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy promet d’en assouplir les conditions s’il est réélu, tandis que François Hollande prône un « équilibre » par la négociation salariés-commerçants.
« Une attaque du Code du travail »
Le phénomène de l’ouverture, le dimanche, de moyennes et de grandes surfaces n’est pas nouveau dans le département. Il mobilise l’attention des syndicats. F.O. est de nouveau monté, hier, au créneau. Seul syndicat à avoir arpenté ce terrain le 4 mars, Journée européenne pour le dimanche sans travail. « On s’occupe de nous, on ne fait pas bande à part, l’autre jour dans la lutte contre l’austérité, on était présent, on a distribué des tracts argumente Jérôme Capdevieille, secrétaire général de Force Ouvrière dans les P.-O. « On met le marqueur sur ce problème parce qu’il est essentiel. Notre objectif est de lutter contre les commerçants hors-la-loi, contre l’ouverture des grandes enseignes le dimanche, ce qui provoque une concurrence agressive vis-à-vis du commerce indépendant. On ne fait une fixation sur Leader Price, ce matin. Le supermarché est hors-la-loi mais que fait la justice, que font nos gendarmes ? La Dirrecte, l’inspection du travail ferment les yeux. Les pouvoirs publics sont peu actifs. Il n’y a pas de volonté de verbaliser. On ne peut pas admettre cela. On est aussi des syndicalistes, pas des politiques. Quand vous entendez Sarkozy ou Hollande, ils sont sur la même longueur d’onde à quelques nuances près. Et pas favorables à nos revendications. Travailler le dimanche, c’est attaquer le Code du travail, bloquer les augmentations de salaires et surtout démolir le tissu associatif et déstructurer la vie privée et familiale ».
« Leader Price est ouvert le dimanche depuis un an »
C’est le message que les syndicalistes se sont efforcés de faire passer. Mais au vu des embouteillages près du supermarché Leader Price depuis l’ouverture à 9 heures du matin, les Perpignanais s’y rendant depuis plus d’un an, F.O. va avoir encore du boulot pour se faire entendre. « S’il n’y avait pas autant de clients, on fermerait le dimanche nous glisse le directeur de Leader Price. Leader répond à la demande. On fait plus de 80 % dans l’alimentaire. On n’est pas hors-la- loi ». La dizaine d’employés ne se plaint pas de travailler le dimanche. Seulement le volontariat a ses limites. Il aurait tendance à développer des emplois précaires sous contrainte et à rajouter de la pénibilité au travail.
L’Indépendant – Edition du 5 mars 2012 (Daniel Jaco)