Depuis octobre, les retraités ne décoléraient pas contre le projet du gouvernement : il s’agissait initialement de différer de six mois en 2025, de janvier à juillet, la revalorisation des pensions de base. Objectif : une économie de 3,6 milliards d’euros pour la Sécurité sociale, annonçait le gouvernement. Évoluant au fil de son parcours parlementaire, le projet avait ensuite proposé une application de l’indexation en deux temps, la deuxième phase ne concernant pas tout le monde et, cerise sur le gâteau, la revalorisation générale replacée à janvier s’annonçait limitée à la moitié de l’inflation prévue. Aucunement satisfaisant pour les retraités qui, le 3 décembre, ont fait connaître leur humeur. À l’appel de huit organisations, dont l’UCR-FO, cent trente-trois rassemblements de protestation ont été organisés sur le territoire, notamment à Paris.
C’est un premier succès pour l’UCR-FO
Comme d’autres dossiers en cours, celui de la revalorisation des pensions de base a connu un retournement de situation dès le 4 décembre au soir. Le gouvernement de Michel Barnier a en effet été renversé. Cela ayant, entre autres, pour conséquences le rejet du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 et donc de la mesure concernant les pensions. Le 3 décembre, les unions de retraités avaient rappelé le caractère inacceptable du report de la revalorisation. Le Code de la Sécurité sociale est clair : il prévoit la revalorisation de toutes les retraites au 1er janvier en fonction de la moyenne annuelle de l’inflation. Le gouvernement doit le respecter !, insistait ainsi Paul Barbier, secrétaire général adjoint de l’UCR-FO. Ce rendez-vous de janvier est d’autant plus important que le pouvoir d’achat des retraités ne cesse de baisser depuis 2017, soulignait-il. Ce 3 décembre, les unions de retraités revendiquaient une hausse de toutes les pensions de base de 2,2 % au 1er janvier 2025. Cela correspondant, selon le calcul servant à l’indexation des pensions, à l’inflation moyenne sur la période novembre 2023-octobre 2024. Le 10 décembre, le ministre de l’Économie, démissionnaire, annonçait dans la presse que la revalorisation serait de 2,2 %. Finalement, après avoir tenté par tous les moyens de ne pas appliquer la loi, le gouvernement démissionnaire a été obligé de s’y plier. C’est un premier succès pour l’UCR-FO, se réjouissait l’Union FO le 10 décembre.