Pour la deuxième fois en huit jours, les salariés des maisons de champagne Mumm et Perrier-Jouët ainsi que ceux des vignobles sont appelés, par deux syndicats dont FO, à faire grève et à se rassembler le 15 février à Reims. Face aux bénéfices record enregistrés l’an dernier par le groupe Pernod-Ricard, la maison-mère, ils exigent une prime de partage de la valeur de 2 000 euros.
Des clameurs viennent troubler le monde feutré du champagne. Le 15 février, pour le deuxième jeudi consécutif, les salariés des vignobles et des Maisons de champagne Mumm et Perrier-Jouët sont appelés par FO et un autre syndicat à se rassembler devant les locaux de Mumm à Reims. Ils revendiquent une prime de partage de la valeur de 2 000 euros par salarié, alors que la maison-mère, le groupe Pernod-Ricard, a enregistré des bénéfices record.
Avec des marques comme les champagnes Mumm et Perrier-Jouët, le cognac Martell, le pastis Ricard ou la vodka Absolut, Pernod-Ricard est le deuxième groupe mondial du secteur après LVMH. Il a annoncé fin août un résultat opérationnel courant (ROC) de 3,348 milliards d’euros (+11%), pour un bénéfice net de 2,26 milliards d’euros (+13%) sur l’exercice 2022/223.
Une première grève le 8 février
L’été dernier, notre direction était heureuse de nous annoncer des bénéfices record. Mais à l’heure de partager avec les salariés, elle nous dit qu’elle coupe les vannes sous prétexte d’une baisse des ventes en Chine et aux États-Unis, dénonce Stéphane Levasseur, secrétaire du CSE chez Mumm et secrétaire général du syndicat FO Champagne.
Face à ces bons résultats, les salariés demandent une redistribution. Plusieurs dizaines en grève avaient déjà manifesté le 8 février à l’appel des deux syndicats devant le siège de Mumm. Suite à cette première mobilisation, la direction ne semble plus totalement fermée à l’idée de nous donner quelque chose, explique Stéphane Levasseur. Elle a proposé d’aborder la question lors des négociations NAO sur les salaires prévues le 23 février, mais nous ne voulons pas mélanger les choses. D’où le nouvel appel à la mobilisation du 15 février. Sans avancées, la colère pourrait gagner d’autres entités du groupe, prévient le militant.