Yves Veyrier, Secrétaire général de Force Ouvrière, était l’invité de BFMTV le mercredi 04 décembre 2019.
Monsieur Veyrier vous venez d’entendre Monsieur Benoît Simian (LREM – député de la Gironde) qui dit que cette réforme, c’est en quelque sorte la fin du sectarisme, des corporatismes. Qu’est-ce que vous lui répondez ?
« C’est du vent ! Ce que le gouvernement vend, c’est du vent ! Il nous dit universalité : on a déjà un droit universel à la retraite. Tout ça, ce sont des mots sans contenu. On nous dit que nous allons valoriser les interruptions de carrière, notamment pour les femmes, c’est déjà le cas, nous avons ce qui s’appelle le fond de solidarité vieillesse. Tout ça c’est du vent pour justifier, autour de mots qui ont l’air sympathiques : universalité, 1 euro cotisé vaudra les mêmes droits… la suppression du système de retraite actuel et pour que demain ce soit l’État, les gouvernements qui mettent la main sur les retraites et qui pilotent définitivement les retraites. On l’a bien vu ces temps derniers, l’objectif ce sera systématiquement de réduire le coût des retraites. On touchera aux pensions : pensions plus faibles ou obligation de travailler plus longtemps pour ceux qui auront du travail. »
La manifestation de demain, qu’est-ce qu’elle doit changer ?
« Il faut faire en sorte que le maximum de salariés se mettent en grève demain, y compris dans le privé. 18 millions de salariés du régime général, avec le régime complémentaire seront directement touchés par cette réforme. Il ne s’agit pas simplement des régimes spéciaux, loin s’en faut. Ce qui est important c’est que le maximum s’y mette ! Si on est vraiment très nombreux, le gouvernement devra écouter. Et si on est vraiment très nombreux, les conditions de la poursuite de la grève, si le gouvernement ne veut pas nous entendre, seront réunies. L’enjeu est celui-là dès demain. »
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly