Le gouvernement entend-il les revendications salariales des fonctionnaires ? Non point et c’est ce qui a conduit les neuf organisations du public dont FO à réitérer le 5 novembre, à l’issue d’une réunion de suivi
du rendez-vous salarial de l’été dernier, leur exigence de mesures positives
de revalorisation.
A lors que les syndicats demandent une hausse générale des salaires indiciaires gelés depuis 2011, FO-Fonction publique demande une augmentation de 18 % au titre d’un rattrapage du pouvoir d’achat depuis 2000 et l’ouverture de véritables négociations salariales
. Elle pointe aussi la grande responsabilité du PPCR (le « Parcours professionnels, carrières et rémunérations » imposé par le gouvernement en 2015 et non signé par FO notamment) dans la capacité du gouvernement à évacuer toute proposition de mesures générales. En opposant le cadre contraignant des indicateurs macro-économiques à la revalorisation de la valeur du point d’indice, ce protocole annihile tout espoir d’automaticité ou d’alignement sur l’inflation permettant de maintenir a minima le pouvoir d’achat des agents.
Quant au gouvernement, s’insurge l’union interfédérale, il utilise les éléments de la carrière (changement d’échelon, avancement…) pour faire croire que tous les agents sont augmentés annuellement
.
L’équivalent du prix d’une place de cinéma par mois
À titre d’exemple, le ministère de l’Éducation nationale, dressant récemment un état des lieux des rémunérations des enseignants, considère le GVT (glissement vieillesse-technicité) – lequel traduit l’ancienneté, soit l’avancement logique dans la carrière – comme un élément de « gain » salarial. Le secteur enseignement de FO (FNEC FP-FO) remet les pendules à l’heure… Pour 2020, dans un cadre budgétaire contraint, il restera pour les personnels de l’Éducation nationale moins de 100 millions pour les mesures catégorielles supplémentaires. Pour un effectif de 1,1 million, cela fait une marge de 100 euros annuels par personne et l’équivalent d’une place de cinéma par mois…
. Plus largement, rappelle FO-Fonction publique, celui ou celle qui n’a pas de prime, qui ne change pas d’échelon ou n’a pas de promotion, voit sa rémunération baisser, notamment par les augmentations des cotisations retraite (retenues pour pension civile)
, en vigueur depuis dix ans. Une baisse qui pèse déjà sur le niveau des pensions, lesquelles sont remises en cause dans leur mécanisme par le projet gouvernemental sur les retraites. FO-Fonction publique appelle à combattre cette contre-réforme par la grève à compter du 5 décembre.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly