Au moment où les mobilisations contre l’injustice sociale se multiplient, le Conseil général de la CSI a condamné les politiques d’austérité, l’impunité des multinationales et a réaffirmé sa revendication d’une réglementation contraignante à l’échelle internationale.
Pas moins de 60 % de la population active mondiale travaille sans contrat de travail, sans droits et sans protection sociale. Entre 40 % et 50 % des demandeurs d’emploi ont moins de 25 ans. De nombreux indicateurs sociaux sont au rouge au niveau mondial
, a alerté Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI (Confédération syndicale internationale) en communiquant ces chiffres au Conseil général annuel de l’organisation. Celui-ci a réuni des dirigeants syndicaux venus de 163 pays, à Bruxelles du 15 au 17 octobre.
Ces derniers ont dénoncé les conditions imposées par le FMI (Fonds monétaire international) en échange de ses prêts. Ils ont réaffirmé leur revendication d’un encadrement contraignant
de la fiscalité des multinationales. L’OCDE estimait en 2017 que les pratiques d’optimisation fiscale faisaient perdre aux États entre 100 et 240 milliards de dollars de recettes par an. Le Parlement européen estimait à 1 000 milliards d’euros les pertes annuelles en Europe dues à l’évasion et à la fraude fiscale. En France, un rapport du Sénat indiquait déjà en 2012 une évasion de capitaux et d’actifs à hauteur de 30 à 50 milliards d’euros. Pour comparaison, le budget de l’Éducation nationale inscrit dans le projet de loi de Finances pour 2020 est de 53,3 milliards d’euros, celui de la santé de 1,1 milliard et celui des régimes sociaux et de retraite de 6,2 milliards…
Le rôle clé de l’OIT
De plus, les pressions des multinationales sur leurs sous-traitants entraînent des destructions d’emplois, l’absence ou la quasi-absence de droits, et des salaires de misère. Là encore, la CSI revendique des instruments de contrôle contraignants, dont une nouvelle convention de l’OIT (Organisation internationale du travail).
Autant de revendications soutenues par la confédération FO parce qu’elles s’opposent aux dérives néolibérales mondiales
. La délégation FO a aussi rappelé l’importance, en particulier dans ce contexte, de transformer les conventions de l’OIT sur la santé et la sécurité au travail en normes fondamentales, ces dernières devant être appliquées par les États, qu’ils les aient ratifiées ou non.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly