Les travailleurs américains de la construction automobile remportent une belle victoire après six semaines de grève.
Des profits records signifient des contrats records !, résume Shawn Fain, président du syndicat américain UAW (United Auto Workers). Après une grève de six semaines, les ouvriers des trois plus gros constructeurs automobiles du pays ont obtenu gain de cause : 25 % d’augmentation salariale sur les cinq prochaines années, une unification des grilles de salaires chez General Motors, des primes pour les retraités et même des créations de postes chez Stellantis, ainsi que le sauvetage d’une usine dans l’Illinois. Lorsque le mouvement est historique, que le soutien politique est historique, le résultat ne peut être qu’historique à son tour, souligne Branislav Rugani, secrétaire confédéral au secteur international de FO. Bien que loin de la revendication initiale des syndicats (+ 40 %), l’augmentation obtenue est néanmoins très satisfaisante.
Au plus fort du mouvement, jusqu’à 45 000 des 146 000 adhérents du syndicat United Auto Workers (UAW) avaient cessé le travail. La grève avait notamment mis à l’arrêt la Kentucky Truck Plant de Ford, qui dégage à elle seule un chiffre d’affaires de 25 milliards de dollars par an. Les employés de l’automobile ont fait d’énormes sacrifices lors du sauvetage du secteur après la crise de 2007-2009. Ils avaient accepté les suppressions de postes, les coupes dans les salaires et les contrats de protection sociale. Aujourd’hui, les dirigeants reçoivent beaucoup d’argent et les ouvriers veulent leur part, a rapporté à l’AFP Susan Schurman, professeure à l’université Rutgers, spécialisée dans les relations au sein du monde du travail. General Motors annonçait par exemple, le 24 octobre dernier, des résultats supérieurs aux attentes avec un bénéfice net de 3,06 milliards.
En Suède, les salariés de Tesla prennent le relais
Si l’industrie automobile américaine semble en avoir fini avec les grèves, les salariés suédois de Tesla, autre constructeur américain qui rejette l’implantation des syndicats dans ses ateliers, ont pris le relais. Dix ateliers se sont ainsi mis en grève le 27 octobre, à l’appel d’IF Metall, s’opposant au refus de leur employeur de signer une convention collective. Le 3 novembre, dix-sept autres ont rejoint le mouvement, soit un débrayage de 600 mécaniciens au total. Le 7 novembre, alors que les négociations étaient toujours en cours, le mouvement a reçu le renfort des travailleurs du transport. Les dockers ont bloqué le chargement et déchargement des véhicules électriques dans quatre grands ports. Et annoncé que la grève pourrait s’étendre à tous les ports le 17 novembre.