Le groupe de travail confédéral sur le climat et l’environnement, annoncé en CCN fin 2019, s’est déjà réuni à deux reprises. Son objectif est, au cours de débats avec des experts, d’identifier les sujets et questionnements à porter en matière de transition écologique et de définir les revendications de FO.
A la date du 5 mars, en à peine plus deux mois, la France avait déjà rejeté la totalité des gaz à effet de serre qu’elle pourrait émettre en un an pour respecter son objectif de neutralité en 2050, selon un collectif d’ONG.
Depuis longtemps, la confédération FO est engagée syndicalement sur les enjeux environnementaux et climatiques et leurs conséquences sur la santé, la sécurité, les conditions de travail et l’emploi. Au niveau national, les groupes FO interviennent notamment au CESE et dans les CESER. À l’international, FO intervient aussi dans le cadre des discussions préparatoires des COP, au niveau de la Confédération syndicale internationale (CSI) et de l’Organisation internationale du travail (OIT).
On fait valoir qu’il ne peut y avoir de politique de transition écologique, pour réduire le réchauffement climatique ou s’y adapter, au détriment des droits des travailleurs ou des droits sociaux, explique Yves Veyrier, secrétaire général de la confédération. On veut une transition socialement juste.
En novembre 2019, dans le contexte de l’accélération des préoccupations légitimes sur les conséquences sanitaires, démocratiques, économiques ou sociales du réchauffement climatique, FO a également mis en place une conférence syndicale sur le climat et l’environnement
, ajoute Yves Veyrier.
Ce groupe de travail regroupe les treize fédérations les plus concernées (métaux, transports, FEETS, FNEM, chimie, bâtiment, SPS, FEC, finances, pharmacie, défense, FGTA et cheminots) et six unions départementales (44, 50, 83, Polynésie, 76 et 09). Il se réunit tous les deux mois en présence d’un expert ou intervenant d’horizons divers (climat, économie, sociologie…), et s’inscrit dans la durée.
Poser toutes les questions sur la table
L’objectif est de poser les questions et de construire les positions de FO en étant cohérents et respectueux des positions de chacun
, explique Béatrice Clicq, secrétaire confédérale chargée du développement durable. Pour Yves Veyrier, ces rencontres doivent permettre de débattre des questions, de les relayer et d’exiger des réponses.
Par exemple, il s’agit de savoir quelle position adopter quand l’État annonce la fin des moteurs thermiques en 2040 et son impact sur l’emploi, ou lorsqu’il prévoit la fermeture des centrales à charbon, comme à Cordemais.
Premier thème abordé, le climat, car le changement climatique aura des impacts sur l’emploi et les conditions de travail
, explique Béatrice Clicq. Le groupe de travail a accueilli le climatologue Jean Jouzel pour sa première session en novembre 2019, puis le rapporteur de la convention citoyenne sur le climat, Julien Blanchet, en février 2020. Nous ne sommes pas favorables au principe d’une convention citoyenne, mais nous reprenons chaque thème abordé, comme la question de la nourriture et des déplacements, puis nous construisons nos positions sous l’angle syndical, nous émettons des éclairages et des alertes
, ajoute la secrétaire confédérale.
FO souhaite que les choix de l’exécutif ne se fassent pas seulement en faveur de l’environnement mais tiennent compte aussi du social. Par exemple, afin de limiter l’impact de la fermeture de la centrale de Fessenheim sur les salariés et l’économie locale, l’État pourrait anticiper de la formation, ou prendre en compte le fait que le nucléaire est une source d’énergie totalement décarbonée.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly