Le 18 juillet dernier, le Haut-Commissaire à la Réforme des Retraites (HCRR) a rendu public son rapport.
Le 12 septembre dernier, au CESE le Premier ministre a validé ce rapport, en lui conférant le statut de propositions gouvernementales.
Il n’est pas ici le lieu de revenir sur toutes les raisons qui nous font nous opposer clairement à ce projet, vous avez eu les nombreuses analyses que nous avons faites.
Nous devons cependant dénoncer ce projet de réforme sur un aspect qui n’a pas encore été soulevé : dans la centaine de pages du rapport du HCRR, il n’est jamais évoqué l’action sociale !
Une audition récente à l’Assemblée Nationale nous a permis de dénoncer ce manque auprès de la représentation nationale, laquelle s’est contentée de reprendre les éléments de langage gouvernemental.
Tous les régimes de retraite qui existent aujourd’hui ont une action sociale, pour mémoire, entre la CNAV et l’Agirc-Arrco, il s’agit de plus de 700 millions d’euros par an !
Et que dire de la volonté gouvernementale de faire main basse sur les réserves des régimes complémentaires, sur près de 138 milliards d’euros, 70 appartiennent aux salariés du privé.
Que l’on se comprenne bien, le Service des Retraites de l’État (SRE), qui n’est pas un régime de retraite au sens technique du terme, ne peut en aucun cas posséder des réserves. Il est donc bien clair que les propos qui suivent ne visent pas les agents de l’État, mais bien l’État employeur qui, au mépris de l’ensemble de ses « salariés » que l’on appelle « agents », rompt le contrat social qui le lie à ses salariés.
Un employeur du privé serait déjà devant les juridictions prud’homales !
S’il fallait encore une raison pour s’opposer au projet de réforme, l’État veut capter les réserves existantes (Agirc-Arrco, CNRACL et autres régimes) pour lui permettre de ne pas payer sa part employeur lors de l’intégration des primes dans l’assiette de cotisations retraite de la fonction publique.
Nous avons le devoir de continuer à expliquer, sensibiliser et mobiliser contre ce projet, nous avons le devoir de créer le rapport de force nécessaire pour obtenir gain de cause, à travers l’abandon de ce funeste projet.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly