A l’initiative de FO, soixante-quinze des 94 salariés de la PME spécialisée à La Côte (Haute-Saône) dans la fabrication de panneaux isolants, ont fait grève durant cinq jours pour dénoncer les conditions salariales et de travail. Du jamais-vu depuis… trente ans.
La coupe est pleine pour les salariés de Knauf Fibre, PME spécialisée dans le village de La Côte en Haute-Saône (près de Lure) dans la fabrication de panneaux isolants à base de laine de bois. Pendant cinq jours, du 8 au 12 mars, la quasi-totalité des salariés (75 sur 94) ont fait grève à l’initiative de la toute jeune section FO, créée fin 2023 et pleinement soutenue par l’UD FO. Première mobilisation des salariés depuis… trente ans. Devant le site, l’événement était signifié sur une grande banderole barrée d’un seul mot en lettres rouges : grève !!!.
Les propositions insuffisantes de la direction pour les NAO ont mis le feu aux poudres. C’est un ras-le-bol général qui s’est exprimé. Les salariés dénoncent aussi le management qui fonctionne à la menace, et les conditions de travail qui pourraient être vite améliorées si les moyens étaient enfin mis ! Les salariés ont des protections individuelles, mais il n’y a pas de système d’aération suffisant dans les ateliers. Et il faudrait revoir les produits et les process de nettoyage des machines pour éviter que le ciment avec lequel on travaille ne s’y colle, martèle Olivier Allix, délégué syndical de FO. Elle est la seule organisation de la PME qui a fêté ses 100 ans en 2022.
Une prime de 800 euros obtenue
FO revendiquait une augmentation générale (AG) de 6%, qui reflète les résultats de Knauf Bâtiment France (entité de la multinationale allemande Knauf, à laquelle appartient la PME depuis 1984), alors que la direction proposait une AG de 3,5%, avec un talon minimum de 80 euros bruts pour les salaires en deçà de 2 000 euros. Face à la mobilisation, elle a concédé une prime de 800 euros brut (dont 500 versés fin mars), et une hausse de 3,5% du taux horaire de la prime d’astreinte, qui n’avait pas évolué depuis dix ans. Elle a promis encore de changer le management, en favorisant notamment la promotion interne. Mais elle refusé de prendre en charge les jours de grève.
Après cinq jours de mobilisation intenses, physiquement comme moralement, la moitié des salariés ont voté la levée de la grève. Si elle n’avait pas été levée, cela partait en javelle », commente le DS FO. Titulaire au CSE, il est « déterminé à maintenir la pression. Il aura du soutien. La mobilisation a permis de remettre du lien entre les salariés. Avant, on se croisait sans se parler, explique Olivier Allix. Une dizaine d’adhésions à FO sont en cours. Les marques de solidarité reçues pendant la grève ont marqué, commente-t-il. Des militants FO d’entreprises environnantes sont venus sur le site, en soutien, et le secrétaire général de l’UD FO de Haute-Saône Sébastien Galmiche était présent chaque jour.