Communiqué de la Fédération des Personnels des Services Publics et des Services de Santé Force Ouvrière
La Fédération FO SPSS branche Santé a bien évidemment suivi avec grand intérêt les nominations des nouveaux ministres du gouvernement. La Santé n’aura pas de ministère de plein exercice ! Est-ce bien raisonnable et responsable ? Pour la Fédération FO-SPSS, la réponse est non !
Alors que le Premier ministre Attal avait annoncé dans les médias que l’éducation et la santé seraient sa priorité, ce vœu ne se traduit pas, à notre sens, dans le premier acte fondateur de son gouvernement.
En très grandes difficultés, minée par la Covid, et avec plus de 30 années de politique d’austérité budgétaire visant à réduire les coûts, la Santé se retrouve prise en « sandwich » entre le travail et la solidarité dans un ministère fourre-tout. Elle n’aura donc pas de ministère dédié et après 7 ministres en 6 années, ce sera un ministre à temps partiel que Gabriel Attal et le Président Macron nous imposent. Pourtant les enjeux sont de taille : encore ces derniers jours, à Nantes, un malade est mort sur un brancard, et FO portait plainte contre X aux HUS de Strasbourg pour mise en danger de la vie d’autrui où là également il y a eu un mort aux urgences.
Encore 6 700 lits fermés dans les hôpitaux en 2023, des conditions de travail catastrophiques dans tous les secteurs, sanitaire, social et médico-social, plus de 70% des Ehpad en déficit structurel, une baisse d’attractivité des métiers de la santé, des personnels qui quittent la fonction publique hospitalière, souvent pour arrêter le métier ou aller dans le secteur privé qui n’a pas les mêmes contraintes d’accueil et de continuité de service, de surcroît, aucunes perspectives d’avenir meilleures, ni pour les agents, ni pour les patients pris en otage : quel triste constat !
Le 3 janvier, la Fédération FO SPSS avait envoyé un appel au Président de la République pour attirer une fois de plus son attention sur la situation extrêmement dégradée du secteur de la santé. Force est de constater que nous n’avons pas été entendus !
Plus grave encore, les annonces médiatiques du Premier ministre en déplacement à Dijon de 32 milliards supplémentaires sur 5 ans pour les investissements de notre système de santé tous secteurs confondus (publics, privés lucratifs et non lucratifs). En effet, la fédération FO SPSS n’est pas naïve et a appris à se méfier des coups de communication du gouvernement. Aujourd’hui, les chiffres et l’annonce d’un budget historique risquent une nouvelle fois de ne pas avoir pour conséquence l’amélioration des conditions de travail, l’augmentation des salaires et des effectifs ! En effet, les budgets d’investissement ne sont pas fongibles avec ceux des effectifs, encore moins avec les grilles salariales ! Alors que Madame Borne, dans le Plan de Financement de la Sécurité Sociale, est passée en force par l’utilisation du 49-3 à la fin de l’année dernière, en décidant d’imposer aux hôpitaux 2 milliards d’euros d’économies, l’annonce du Premier ministre Attal peut paraître comme une grosse bouffée d’oxygène, mais faudrait-il encore que sa traduction en 2024 ne se limite pas qu’à 3 milliards de plus, auxquels il faudra enlever les 2 milliards d’économies sans même devoir parler de l’inflation des prix ! Ceci augure mal d’une quelconque volonté ambitieuse sur les effectifs, et les salaires !
La Fédération appréciera donc les annonces faites sur les actes, et non sur les mots ! De plus, nous interpellerons les services du ministère rapidement sur les mécanismes budgétaires que le gouvernement entend mettre en œuvre, et qui nous semblent un peu obscurs.
La Fédération FO SPSS branche Santé continuera de porter plus que jamais toutes les revendications légitimes des agents sur les salaires et leurs conditions de travail, tout comme sur l’offre de soins. La Fédération rappelle qu’à l’heure des Jeux Olympiques, du pain et des jeux ne suffiront pas, encore moins des leurres éphémères annoncés par le Premier ministre !