Communiqué de la Fédération des Personnels des Services Publics et des Services de Santé Force Ouvrière
Crise sanitaire virale oblige, le ministre de la Santé Olivier Véran, vient à nouveau de prendre des mesures pour affronter le coronavirus.
Outre la mesure qui limite désormais à 1 000 personnes tout rassemblement hors grève et manifestation à titre dérogatoire, il y en a une qui laisse un goût amer à la Fédération des Services Publics et des Services de Santé Force Ouvrière (FO SPS) ; c’est le décret que vient de signer le ministre de la Santé. En effet, les hospitaliers pourront, sans limite, réaliser des heures supplémentaires alors que ce contingent a déjà été relevé de 180 h à 240 h par an, en 2019.
Apparemment insuffisant aux yeux de Monsieur Véran, celui-ci déplafonne les heures supplémentaires alors que les hospitaliers comptent des millions d’heures à récupérer et de nombreuses journées dans leur Compte Épargne Temps (CET). Pour autant les heures supplémentaires ne sont ni majorées financièrement ni en temps supplémentaire de récupération, à l’instar du secteur privé. Cerise sur le gâteau, les 2 autres versants de la Fonction Publiques ont des taux de monétisation du compte épargne temps majoré de 10 euros de plus par jour par rapport à la FPH !
Nous constatons de même, que le ministre n’a toujours pas répondu favorablement à la demande de Force Ouvrière de réunir dans l’urgence un CHSCT national extraordinaire afin de se préoccuper de la santé des agents, d’harmoniser les pratiques et de donner des instructions claires quant à la crise, et de trouver des solutions pour les effectifs.
En effet, la fédération FO-SPS exige du gouvernement que des moyens supplémentaires soient dégagés immédiatement.
Des mesures d’urgences sont nécessaires comme :
- La suppression de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie qui limite les dépenses de santé qui doivent être prises ;
- L’impact financier de la crise du coronavirus sur les budgets hospitaliers doit rester neutre pour les hôpitaux. Un financement supplémentaire ciblé, doit être arrêté faute de quoi, à la fin de cette crise, ce sont les hospitaliers qui paieront la note par des contrats de retour à l’équilibre financier avec à la clé des suppressions de postes.
De plus, les hospitaliers, en raison de la dégradation continue de leurs conditions de travail, sont déjà au bord de l’effondrement. Pour preuve, un absentéisme plus important dans le secteur hospitalier qu’ailleurs et une fuite des professionnels toujours plus conséquente. FO-SPS tire la sonnette d’alarme car c’est peut-être l’épuisement professionnel des agents qui aura raison de l’Hôpital public et non le Coronavirus. La crise ne sera finalement qu’un révélateur s’il en fallait un, de l’état de déliquescence de nos hôpitaux.
Alors monsieur le ministre, sauvez-nous du virus mais pas sans :
- des effectifs supplémentaires ;
- une augmentation générale des salaires par le relèvement du point d’indice ;
- la reconnaissance de notre travail par la révision des grilles indiciaires ;
- l’arrêt des suppressions de lits et réouverture de lits partout où c’est nécessaire ;
- le maintien de notre régime de retraite (CNRACL) et l’obtention de la catégorie active pour tous.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly