Si depuis la dissolution de l’Assemblée le 9 juin et l’entrée dans une période d’élections législatives l’activité parlementaire est à l’arrêt, et quasiment aussi celle des secteurs ministériels, les travailleurs n’ont pas pour autant remisé leurs revendications. Entre autres preuves, les conflits qui ont lieu ces dernières semaines. Sur les salaires, l’emploi, les conditions de travail, l’attractivité des carrières publiques, ou encore en réaffirmant son refus d’une énième réforme de l’Assurance chômage dégradant les droits des plus fragiles, FO est aux côtés des travailleurs et défend leurs intérêts. Comme elle l’a toujours fait. Alors que la Commission européenne vient d’ouvrir une procédure pour déficits excessifs contre la France notamment, FO, qui dénonce la logique d’austérité qui prédomine, et ce particulièrement depuis la sortie de la crise Covid, exige des mesures de justice sociale.
Il aura fallu que tombent les résultats du premier tour des élections législatives, le 30 juin, pour que le Premier ministre, Gabriel Attal, suspende enfin son projet de réforme de l’Assurance chômage. Cette dernière, combattue par l’ensemble des organisations syndicales, avait été qualifiée d’économique, injuste et inacceptable, par le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot.
Avec cette réforme, l’exécutif entendait à la fois durcir les conditions d’accès à l’indemnisation et en réduire la durée à compter du 1er décembre 2024. L’objectif était de réaliser au moins 3,6 milliards d’euros d’économie par an, notamment sur le dos des seniors et des plus précaires.
Pour l’agrément de l’accord de novembre
Un décret a bien été publié le 1er juillet au Journal officiel, mais il vise uniquement à prolonger les règles actuelles jusqu’au 31 juillet 2024, la précédente convention Unédic ayant expiré au 30 juin dernier. Il reviendra au prochain gouvernement de fixer les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi, au-delà du 31 juillet, explique la confédération FO dans un communiqué.
FO se félicite de ce coup d’arrêt porté à un projet de réforme qu’elle n’a eu de cesse de dénoncer. Après cette première victoire, elle exige désormais que soit agréé l’accord d’Assurance chômage qui avait été négocié et signé par les interlocuteurs sociaux le 27 novembre 2023. Celui-ci permet, a contrario du projet gouvernemental, de sécuriser les trajectoires professionnelles des demandeurs d’emploi les plus précaires et d’atténuer les effets dramatiques des réformes successives engagées ces dernières années.