Marie-Claire Dufros a été longtemps assistante maternelle en Bretagne. À 56 ans, elle est la secrétaire générale adjointe du syndicat national FO des Assmat et milite pour les droits de ces salariées de particuliers-employeurs.
Marie-Claire Dufros, mère de trois enfants, a été Assmat pendant treize ans à Lamballe, dans les Côtes-d’Armor. Je connais bien le métier, cela rassure les assistantes maternelles
, appuie l’assistante fédérale au secteur des emplois de la famille de la FGTA-FO, à laquelle est rattaché le syndicat FO des Assmat dont elle est secrétaire générale adjointe.
Avant de devenir une salariée de particuliers-employeurs, elle avait travaillé pendant cinq ans en usine puis s’était consacrée à l’éducation de ses enfants. En 2000, Marie-Claire devient Assmat (300 000 salariés dont seulement 1% d’hommes). Rapidement, elle s’interroge sur ses droits : comment négocier un contrat de travail, quel tarif horaire pratiquer… ? Des questions récurrentes dans la profession. Les Assmat sont isolées et méconnaissent ces infos. Tout comme les employeurs d’ailleurs. Bref, tout le monde est perdu !
, insiste-t-elle. Elle se rend alors à une assemblée générale organisée par FO et rencontre Véronique Delaitre, secrétaire du syndicat. Depuis, vingt ans d’amitié
. Elles créeront même une pièce de théâtre sur les anecdotes vécues par les Assmat. Marie-Claire potasse la législation, anime des réunions… Devenue adhérente FO, elle s’investit de plus en plus dans le syndicat jusqu’à y consacrer tout son temps depuis 2013. Et du travail, il y en a.
Au service de professionnelles à part entière
Dans cette profession, les agréments, délivrés par le conseil départemental, sont réexaminés tous les cinq ans sur la base d’un référentiel (décret du 15 mars 2012) fixant les conditions. Depuis l’an dernier, les Assmat passent même une sorte d’examen de mise en situation supervisé par des puéricultrices ou assistantes sociales de la PMI (protection maternelle infantile). Cependant, le salaire de ce métier à part entière
n’est pas attractif.
En moyenne, à peine le Smic
, déplore Marie-Claire. Beaucoup d’Assmat ne sont pas à temps complet, cela renvoie à la baisse du pouvoir d’achat des parents
. Autre souci : Les effectifs diminuent et la situation risque d’empirer car nombre d’Assmat prendront bientôt leur retraite.
Récemment, le confinement a eu aussi son impact douloureux avec beaucoup de mises en chômage partiel et donc de pertes de revenus. Nous avons aidé certaines Assmat pour le calcul de l’indemnisation
, indique la militante, notant plus largement une saisonnalité des informations demandées. Il y a la saison des impôts, celle du calcul des congés payés… Toute l’année, on renseigne sur la rupture de contrat au retrait d’un enfant, prévue par le code de l’action sociale et des familles dont relèvent les Assmat.
L’indemnité de rupture est d’ailleurs très faible, fixée à 1/120e du total des salaires perçus
, peste Marie-Claire dont le syndicat affiche de nombreuses revendications. La prochaine négociation portant sur la convergence entre la convention collective Assmat appliquée depuis janvier 2005 et celle des salariés des particuliers-employeurs, créée en 1999, se fera ainsi article par article
, insiste la militante. Dans ce texte, nous voulons tout revoir et négocier des spécificités Assmat, par exemple sur le temps de travail…
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly