La réforme territoriale des administrations de l’État va impacter 6 000 agents par ses redéploiements de postes en régions, et cela sans même de vraies créations d’implantations de services publics sur le territoire.
La réforme territoriale des administrations de l’État, dont la finalisation est prévue en 2022, devrait concerner 6 000 fonctionnaires délocalisés vers les régions. Annoncée d’abord par une circulaire du Premier ministre le 24 juillet 2018, puis confirmée en mai 2019 à la suite des annonces du chef de l’État, souhaitant une relance des services de proximité, cette réforme est dans sa rampe de lancement. Le Premier ministre l’a signifié à la mi-novembre lors d’un quatrième comité interministériel de la transformation publique et a annoncé l’augmentation du nombre d’agents qui seront délocalisés (6 000 au lieu de 4 000 initialement), notamment en quittant les administrations centrales. Cette réforme va-t-elle regarnir les effectifs des administrations de l’État sur le territoire ? Rien n’est moins sûr. Alors qu’au fil des réformes (RGPP, loi territoriale, loi NOTRe, RéATE…) ces services ont pour beaucoup été vidés de leur substance, en effectifs, dans leur identité ministérielle et leurs moyens, la réforme actuelle ne prévoit pas de recréer les implantations disparues.
FO-DGFIP alerte les maires
Les agents délocalisés seraient ainsi affectés soit au sein des Maisons France Services – MFS (460 ouvriront en janvier, 1 800 MFS devraient exister en 2022), structures fourre-tout de points de services publics (avec six opérateurs et trois administrations) –, soit au sein de quelques services redéployés en province, donc non créés. Le gouvernement prévoit pour l’instant quarante relocalisations dans des villes telles que Nantes, Guérande, Tulle, Saint-Étienne… Les agents ne sont pas dupes de cette réforme. Tels ceux des finances publiques (DGFIP), inscrits depuis près d’un an, à l’appel de FO notamment, dans des actions de contestation des suppressions d’emplois, de missions et des restructurations qui suppriment les vraies implantations territoriales (tel l’actuel plan Darmanin, supprimant un millier de trésoreries d’ici à 2022) pour de simples points d’accueil. Du 19 au 20 novembre, lors du Congrès des maires qui se tenait à Paris, FO-DGFIP a ainsi voulu, à travers la distribution d’un livret, sensibiliser les édiles sur les conséquences de ces contre-réformes – dont cette démétropolisation
– décidées au nom de la réduction des dépenses publiques et qui mettent en péril la place et le rôle du service dans nos territoires
. FO-DGFIP se réjouit de cette opération à gros succès
auprès des élus…
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly