Le chômage, à 7,3 % de la population active au deuxième trimestre, confirmerait sa tendance à la baisse, ainsi que le martèle l’exécutif depuis des mois ? Rien d’évident. Fin juillet, la Dares (direction du ministère du Travail) indiquait qu’en métropole 5 112 700 demandeurs d’emploi étaient inscrits à France Travail dans les catégories A, B et C. Leur nombre a reculé de 0,2 % sur le trimestre mais a augmenté de 0,8 % sur un an. Sur cet effectif, 2,8 millions (près de 55 %) étaient en catégorie A, soit sans aucune activité. La hausse de cet effectif sur un an (+ 0,3 %) est moindre que celle établie sur les trois catégories confondues (+ 0,8 %). Ce qui indique l’importance des catégories B et C. Elles comprennent les demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite. En catégorie B, 78 heures au maximum par mois. En catégorie C, plus de 78 heures. Toutes ces personnes subissent donc des emplois précaires et entre autres des contrats courts, de moins de 31 jours. Contrats dont le nombre a été multiplié par 2,5 en vingt ans note l’Unédic. Situation qui indigne FO qui, plus largement, s’oppose à un durcissement des conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi et demande l’application de la convention sur l’Assurance chômage signée en novembre dernier par les interlocuteurs sociaux.
Un doublement de la précarité du travail en quarante ans
Si l’effectif de demandeurs d’emploi en catégorie C diminue légèrement, de 0,3 % sur un an, celui de la catégorie B augmente de 4,5 % (+ 35 600 personnes). L’effectif total de ces deux catégories (plus de 2,3 millions de personnes) a augmenté de 1,4 % sur an. Ce qui renvoie au problème de la qualité des emplois. La baisse du taux de chômage aurait dû entraîner une diminution des contrats courts au profit des contrats à durée indéterminée. Mais la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est en réalité liée, pour partie, à une hausse considérable de l’apprentissage, note dans une récente étude le Centre d’observation de la société (bureau d’études économiques de Compas), s’appuyant sur les données Insee. Plus largement, 16 % des emplois salariés ont un statut précaire en 2023 (intérim, contrats à durée déterminée ou d’apprentissage). Cela traduit un doublement de la précarité du travail en quarante ans. Les peu diplômés, les jeunes et les femmes en sont particulièrement victimes. Quant à l’évolution du chômage, en juin dernier la Banque de France prévoyait un pic à 7,9 % fin 2025. Conforme à l’analyse d’avril des économistes de l’OFCE, prévoyant un taux de chômage autour de 8 % fin 2024 et en 2025. Le Secours populaire vient lui d’indiquer d’ores et déjà, dans son baromètre annuel, un nouvel accroissement de la pauvreté en France.