Une prévision de croissance pour 2025 revue à la baisse par le gouvernement, à 0,7 % du PIB contre 0,9 %. L’OFCE la prévoit à 0,5 %. France Travail qui alerte sur un recul des embauches de 12,5 % par rapport à 2024. L’OFCE qui alerte sur la remontée du chômage, à 7,9 % fin 2025 et probablement à 8,5 % fin 2026. Une conférence sur les finances publiques, le 15 avril, visant à lister les pathologies dont souffriraient celles-ci… Était annoncé à l’issue de la conférence l’objectif d’une mise en recul, de 6 % d’ici 2029, des dépenses publiques. Le gouvernement entendrait s’attaquer à la très grande dérive des arrêts maladie. Et le Premier ministre indique que la France ne produit pas assez et ne travaille pas assez. Le gouvernement, qui a organisé aussi un Conseil national de l’industrie le 9 avril, a assuré les entreprises d’un accompagnement dans la crise et les invite au patriotisme. Concrètement, à ne pas délocaliser leurs activités aux États-Unis, pays initiateur d’une guerre commerciale qui a ses revirements… Donald Trump a ainsi annoncé le 10 avril une pause de 90 jours sur les droits de douane dits réciproques. L’Europe subirait donc, pour l’instant, une taxation additionnelle de 10 % et non plus de 20 %. Hors l’acier, l’aluminium, taxés à 25 %, ainsi que les véhicules, lesquels pourraient toutefois bénéficier d’un sursis.
Des coupes budgétaires seraient inacceptables
C’est dans ce contexte anxiogène ― les travailleurs s’inquiétant notamment pour leurs emplois ― que le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a annoncé le 13 avril un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros en 2026, sur les finances publiques, voire 50 milliards pour un déficit public ramené à 4,6 % du PIB l’an prochain. Ça va être essentiellement des économies, prévient-il. Le 9 avril était annoncée une baisse supplémentaire des dépenses cette année, de 5 milliards d’euros. Une partie de ces économies irait aux dépenses de défense. Le gouvernement, annonçant que chacun sera mis à contribution en 2026, écarte toujours néanmoins la possibilité de recettes supplémentaires par sollicitation des plus riches (hormis peut-être une pérennisation de la mesure fiscale exceptionnelle CDHR adoptée pour 2025) et des entreprises, par exemple en conditionnant les aides publiques. Le 9 avril, devant le CCN, le secrétaire général de la confédération, Frédéric Souillot, indiquait : (…) l’urgence se déplacerait sur l’armement plus que sur les droits sociaux et pourrait annoncer des coupes budgétaires dans l’éducation, la santé, le travail ou la protection sociale… Ce n’est pas acceptable, nous ne renoncerons pas à nos droits, à nos acquis, à notre modèle social.