En 2024, les difficultés financières des Français continuent de s’aggraver, alerte le Secours populaire dans son dix-huitième baromètre sur la pauvreté et la précarité, paru le 12 septembre. Selon ce sondage, réalisé par Ipsos auprès de 996 personnes, en 2024, deux Français sur cinq disent avoir traversé une période de grande fragilité financière au moins à un moment de leur vie : Jamais ce niveau n’a été aussi élevé depuis le pic enregistré en 2013, s’inquiète l’association. Les difficultés sont telles que 62 % des personnes interrogées affirment avoir vécu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître, en hausse de 4 points par rapport à 2023. Cette fragilité frappe surtout les catégories modestes : 80 % des ouvriers disent avoir vécu ou frôlé la pauvreté, selon l’étude. Parmi ceux résidant dans les zones rurales, comportant une part importante d’ouvriers et d’employés, le sentiment de pauvreté grimpe à 69 %. Comme FO le dénonce, le Smic ne suffit plus pour s’en sortir : les sondés évaluent le seuil de pauvreté (pour une personne seule) à 1 396 euros net par mois. Un niveau similaire au Smic, à deux euros près.
Énergie, logement, soins non remboursés : les difficultés s’accentuent
Avec des fins de mois tendues, les arbitrages sont serrés. Le Secours populaire pointe une dégradation de la vie des Français en 2024 sur de nombreux besoins essentiels, comme le chauffage, le logement et la santé : La part des Français rencontrant des difficultés pour partir en vacances ou payer les dépenses d’énergie atteint de nouveaux records cette année. Selon ce sondage, près de la moitié des répondants (48 %) peinent à payer leurs factures de chauffage et 47 % à partir en vacances, des items en hausse de 2 points par rapport à 2023. Quant aux soins : 43 % éprouvent des difficultés à payer des actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale. De plus, avoir une mutuelle apparaît difficile pour 29 % des personnes, soit 3 points de plus que l’an dernier. Le baromètre souligne encore le niveau inédit des difficultés à payer son loyer, son emprunt immobilier ou ses charges. Trente-huit pour cent de personnes (+4 points par rapport à 2023) sont ainsi concernées.