Revenir aux règles de la convention d’Assurance chômage de 2017, c’est-à-dire avant les réformes destructrices de droits pour les demandeurs d’emploi, rétablir la cotisation salariale comme principale source de financement du régime ou en finir avec la lettre de cadrage qui limite la liberté de négociation des interlocuteurs sociaux… Telles sont quelques-unes des revendications que le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, devait porter à la ministre du Travail Catherine Vautrin, le 22 mai. La délégation était reçue en bilatérale, dans le cadre des concertations menées pour une énième réforme de l’Assurance chômage.
Par un décret publié au Journal officiel le 11 mai, le Premier ministre, Gabriel Attal, a refusé d’agréer la convention Unédic négociée en novembre dernier par les interlocuteurs sociaux, en faisant porter la responsabilité à ces derniers. Or, comme l’a dénoncé FO, la lettre de cadrage de cette négociation était extrêmement serrée et les ingérences gouvernementales nombreuses lors des discussions.
Le bras de fer se joue aussi au Parlement
Ce rejet permet à l’exécutif d’avoir les mains libres pour fixer de nouvelles règles d’indemnisation du chômage applicables au 1er juillet. Le Premier ministre devrait en présenter les grandes lignes prochainement. Si les demandeurs d’emploi doivent s’attendre à un nouveau tour de vis, difficile pour l’heure de savoir quels paramètres seront effectivement durcis. Le gouvernement pourrait notamment s’attaquer aux conditions d’ouverture de droits, des mesures qui impacteraient en premier lieu les plus précaires et les jeunes, selon une étude interne de l’Unédic présentée le 17 mai aux interlocuteurs sociaux.
Le combat pour les droits des demandeurs d’emploi se joue aussi au Parlement. Le 21 mai, cinq leaders syndicaux, dont Frédéric Souillot, étaient à l’Assemblée pour soutenir la présentation d’une proposition de loi allant dans le sens des revendications de FO, et qui sera débattue le 13 juin.