Le secrétaire général de Force ouvrière était à Montauban, ce mercredi 1er mai, pour inaugurer le nouveau local dont le syndicat, qui rassemble 1 200 adhérents en Tarn-et-Garonne, est désormais propriétaire.
Article de la Dépêche du 1er Mai 2024 de Géraldine Jammet
Ce mercredi 1er mai restera gravé à jamais dans l’histoire de l’union départementale de Force ouvrière (FO). Alors que les camarades des autres organisations syndicales battaient le pavé à Montauban, les militants FO ont dû « décrocher » de la manifestation pour assister à l’inauguration de leurs nouveaux locaux au 72 avenue Gambetta. Après l’éviction des syndicats de la Maison du peuple, FO s’est mobilisée, de la base à l’échelle nationale, pour acquérir un bien dont elle est désormais propriétaire. Et qui a pignon sur rue.
Ici, on est chez nous !
Afin de fêter cet évènement, le grand patron Frédéric Souillot a fait le déplacement. « C’est la fin des déménagements et des conséquences de la politique de la mairie qui nous a mis dehors. On était là hier, on est là aujourd’hui et on sera là demain. Car ici, on est chez nous ! », lance le secrétaire général de FO à une assemblée forcément acquise à sa cause.
Pour Frédéric Souillot, cette problématique autour de la mise à disposition de locaux aux organisations syndicales n’est pas que montalbanaise. « C’est la conséquence des lois de décentralisation et ‘déconcentralisation’ : il s’agit d’une question de moyens pour les Départements et les Villes. Et dans cette recherche d’économies, partout où on peut couper, on le fait », analyse le secrétaire général de FO qui a justement eu un échange sur le sujet avec le conseiller en politique sociale de Gabriel Attal. « Je lui ai bien signifié à quel point il est important de préserver toutes ces Maisons du peuple et Bourses du travail alors que le gouvernement parle de dialogue social. »
Dans ce contexte, difficile de ne pas évoquer la réforme de l’assurance chômage qui cristallise nombre de tensions, à Montauban comme ailleurs.
47 % des chômeurs indemnisés
« À chaque fois que le gouvernement, notamment Bruno Le Maire, a eu une superbe idée sur ce sujet, c’est pour plus de précarité et moins de droits pour les demandeurs d’emploi. Réduire l’indemnisation et rallonger la durée est une erreur. Il faut savoir que seuls 47 % des chômeurs sont indemnisés car les autres sont en fin de droits ou n’ont pas assez cotisé. Certes, certains basculent sur du RSA mais avec 540 € nets mensuels, on ne
vit pas ! Il y a deux ans, avec Elisabeth Borne, on employait le terme de ‘contracyclicité’.
Ce qui signifie que lorsque la croissance augmente, les indemnisations baissent et inversement. Or, actuellement, l’activité économique est au ralenti mais ce principe n’est pas appliqué pour autant. J’ajoute qu’on nous parle de hausse des offres d’emploi qui ne sont pas pourvues mais en 2019, il y en avait 390 000 contre 407 000 aujourd’hui. Il n’y a donc pas de vrai sujet d’autant qu’il s’agit principalement de contrats partiels et/ou de secteurs peu attractifs », développe Frédéric Souillot, lors d’une interview réalisée en marge de l’inauguration. Et pour les salaires, le n° 1 de Force ouvrière est tout aussi clair.
Nous sommes en négociation sur le sujet toutes les semaines. Il faut une hausse générale maintenant ! Je précise par ailleurs que sur la réforme des retraites, nous sommes la seule organisation syndicale à aller jusque devant le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel.
Cette fois, l’impatience des militants se fait ressentir. Éliane Teyssié a bien gardé le secret en installant en toute discrétion une plaque commémorative qui a été dévoilée par Patrick Privat et Frédéric Souillot dans un local plein à craquer. « Je suis un peu ému, c’est la première union départementale que j’inaugure, sourit le secrétaire général. Donc je le redis : il ne faudrait jamais quitter Montauban.