A trois mois du lancement des Jeux Olympiques 2024, le syndicat Un1té (ex-SGP Unité Police-FO) déplore qu’une dizaine d’avancées – notamment financières – promises par le gouvernement en échange de l’engagement exceptionnel des forces de l’ordre n’aient toujours pas vu le jour. Il appelle les policiers à se mobiliser le 30 avril pour demander à l’exécutif de tenir ses engagements.
S’il n’y a pas d’argent pour les JO, il y aura peut-être moins d’agents pour les JO, prévient Grégory Joron, secrétaire général d’Un1té, nouveau nom du syndicat SGP Unité Police-FO. A l’occasion des Jeux Olympiques 2024, l’ensemble des forces de l’ordre seront en service sur le terrain du 24 juillet au 11 août. En contrepartie de cet engagement exceptionnel, les policiers devraient percevoir une prime exceptionnelle pouvant aller jusqu’à 1 900 euros, selon un courrier du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, datée du 30 janvier. Cet engagement avait été obtenu après une première mobilisation organisée le 10 janvier par FO, et au cours de laquelle quelques 300 policiers avaient défilé dans Paris pour une cérémonie d’ouverture de la contestation.
Lors des négociations, FO avait aussi mis dans la balance la mise en œuvre d’un certain nombre d’avancées promises ces derniers mois, voire ces dernières années, et toujours en attente. Il s’agit notamment de la création d’une indemnité de sujétion spécifique (ISS) pour les personnels administratifs, techniques et spécialisés de la police nationale. Son montant, progressif, et qui doit atteindre 200 euros en 2027, sera pris en compte dans le calcul de la retraite. Cette mesure, qui aurait dû entrer en vigueur au 1er juillet 2023, a été inscrite dans le projet de loi de Finances 2024. Elle a été réaffirmée dans un courrier du ministre de l’Intérieur le 30 janvier dernier, mais les agents n’ont toujours pas touché un centime, dénonce Grégory Joron, secrétaire général du syndicat Un1té.
Des décisions bloquées par Bercy
Aucune nouvelle non plus de la mise en œuvre de l’indemnité de 50 euros par nuit pour les missions de plus de quatre nuits exécutées dans le cadre des grands événements, à l’instar des JO. Au total, on a une dizaine de décisions toujours en attente, ajoute Grégory Joron. Elles sont bloquées par Bercy et il n’y a pas d’arbitrage de Matignon, ce qui pose de vrais soucis.
En outre, les congés des policiers parisiens n’ont toujours pas été validés par la préfecture de police. Dans ces conditions, le syndicat se demande quel sera le sort réservé aux primes JO promises…
La signature d’accords, de protocoles, d’engagements ministériels et le dialogue social n’auraient-ils plus de valeur ? s’interroge le secrétaire général du syndicat dans une lettre ouverte adressée le 18 avril aux policiers. Pour Un1té, les conditions ne sont pas réunies pour l’engagement exceptionnel qu’on attend de vous. Un problème est budgétaire ? Alors il ne fallait pas organiser les Jeux olympiques si l’État n’en a pas les moyens.
C’est pourquoi il appelle les agents à se mobiliser le 30 avril, selon des modalités qui restent à définir, pour demander à l’exécutif de tenir ses engagements. Ce sera un mouvement national, avec des actions sur le territoire et un rassemblement à Paris, peut-être devant Bercy, explique le militant.