SOCIAL. Manifestation mardi 10 octobre pour une fonction publique de qualité.
On n’avait plus connu ça depuis sept ans et la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy. Mardi 10 octobre, toutes les formations syndicales, des plus réformistes aux plus contestataires, défileront côte à côte à Perpignan et un peu partout en France pour la défense des services publics. Un appel unitaire pour selon eux « combattre les politiques d’austérité qui frappent les services publics »
mais aussi « lutter contre le dénigrement à l’encontre des fonctionnaires ».
Gel du point d’indice en 2018 pour la septième fois en huit ans, hausse de la CSG, suppression du jour de carence, non titularisation des agents précaires sont autant de mesures gouvernementales que les organisations représentatives des fonctionnaires entendent remettre en question grâce à la mobilisation. « Les fonctionnaires sont dénigrés. En leur faisant endosser la responsabilité de
cette dégradation du service public, les gouvernements successifs leur imposent des mesures comptables générant des suppressions de postes injustes et infondées visant à réduire le coût de la dépense publique sans regarder le bénéfice que génèrent les services rendus aux usagers ». Pour Jérôme Capdevielle du syndicat FO, « ces attaques sont autant injustes que la fonction publique
est dans notre territoire un amortisseur social et la cheville ouvrière pour lutter contre la précarité. Elle mérite cette unité syndicale ».
- Public, privé, même combat
Alors que la grogne contre la nouvelle loi travail s’est déjà fait entendre depuis la rentrée et la publication des ordonnances, les syndicats comme la CGT espèrent aussi que la mobilisation du 10 octobre permettra une convergence des luttes. Pour son secrétaire fédéral Jean-Claude Zaparty, « cette manifestation peut être le marchepied afin d’amplifier la contestation sociale. Tout comme la loi travail, les politiques d’austérité qui frappent les services publics sont un moyen de s’attaquer à notre modèle de société. Par notre union, nous montrons au plus haut niveau de l’État que les tentatives de divisions ont échoué et que les forces sont bien intactes face au rouleau compresseur Emmanuel Macron ».
Agents des services publics, salariés du privé mais aussi usagers sont donc appelés à se joindre au mouvement. « Nous appelons tous les habitants du département à se joindre à cette action car quand la fonction publique va mal, c’est le service rendu aux usagers qui en souffre. Il faut adresser un message car après s’être attaqué aux contrats aidés puis au privé, on peut craindre du gouvernement des coupes budgétaires dans le domaine de la santé qui dans un département comme le nôtre seraient vécues dramatiquement ».
Contrats aidés et territoriaux en tête de cortège ?
Si les syndicats se disent prêts à se mettre autour de la table pour discuter avec le gouvernement, ils espèrent également se faire entendre sur le sort réservé aux dizaines de milliers de contrats aidés dont l’exécutif a décidé de ne pas renouveler l’emploi. « Cela représente quasiment 2 000 emplois dans le département. Avec une telle mesure, il est à craindre que la courbe du chômage ne s’inverse pas de sitôt. C’est d’autant plus cruel que les collectivités territoriales sont sous pression avec des baisses successives des dotations de l’État mais aussi des annonces sur la suppression de postes dans la fonction publique territoriale ». Pas surprenant donc de voir mardi prochain les travailleurs précaires de la fonction publique et les fonctionnaires territoriaux en première ligne. En effet lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé son intention de supprimer 70 000 fonctionnaires territoriaux d’ici la fin du mandat.
L’indépendant – Edition du 03/10/2017 – Julien Marion