Une petite centaine de salariés du commerce a manifesté hier devant la préfecture des Pyrénées-Orientales. Ils entendaient dénoncer la décision du préfet de ne pas avoir fait appel de la décision du tribunal administratif de Montpellier, qui a annulé un arrêté préfectoral empêchant les commerces et la grande distribution d’ouvrir sept jours sur sept. « En refusant de nous recevoir et en nous privant du droit d’appel, la grande distribution va encore développer son appétit féroce. Cela va non seulement avoir des répercussions sociales mais aussi détruire bon nombre d’emplois dans le petit commerce », confiait Jérôme Capdevielle, secrétaire général de FO. Pour Edmond Harlé de la CFTC, « les patrons pourront faire maintenant ce qu’ils veulent et au final, ce seront les salariés qui trinqueront ». Une délégation syndicale a ensuite été reçue en préfecture. Dans un communiqué, le préfet René Bidal a justifié sa décision de ne pas faire appel. « La décision du tribunal administratif doit être regardée comme une injonction de mettre fin à une réglementation trop ancienne mais surtout illégale ». Il avoue également « qu’un nouvel arrêté pourrait être pris, sur des bases juridiques plus solides dès lors que les organisations syndicales et d’employeurs seront parvenues à un accord et à un compromis majoritairement accepté ». Enfin, il note « que cette abrogation ne jette pas les salariés dans un vide juridique car ils se voient désormais soumettre au droit commun du code du travail, qui prévoit un repos hebdomadaire le dimanche à partir de 13h ».
L’Indépendant – Edition du 5 juillet 2014 – Julien Marion