Au moment du lancement du Grand débat, le premier Ministre a convié les syndicats et organisations d’employeurs afin de recueillir leur position à son sujet.
Déjà, là l’Elysée le 10 décembre, en présence des présidents des assemblées parlementaires, du CESE et des associations d’élus des collectivités territoriales, nous avions estimé nécessaire de préciser quelle était notre conception de l’indépendance syndicale et du rôle du syndicat.
FO ne se considère pas comme un « corps intermédiaire », qui aurait pour rôle d’arbitrer ou d’être associé à l’arbitrage au nom de l’intérêt général entre des intérêts contradictoires, a fortiori quand ils dépassent le cadre des relations entre, d’une part les salariés, et d’autres part les employeurs et pouvoirs publics.
Le grand débat est une initiative et une décision du gouvernement. Il s’adresse aux citoyens et manifestement aux élus.
Nous ne sommes donc ni organisateurs ni coorganisateurs ou associés du grand débat.
Nous prenons garde – comme nous l’avons toujours fait – de toute tentative ou forme d’instrumentalisation ou d’association qui mettrait en cause l’indépendance de la Confédération générale du travail Force Ouvrière.
Nous sommes porteurs du mandat confié par les syndicats et de l’attente des adhérents ainsi que des salariés qui apportent leurs suffrages aux listes FO lors des élections professionnelles.
Et, à FO nous avons le grand débat syndical. Il ne se passe pas une semaine sans que je participe à des réunions syndicales, assemblées générales ou congrès d’Unions départementales, de fédérations nationales, de syndicats. Dans la Charente, les Ardennes, la Loire, à Paris avec et des syndicats nationaux et l’Union régionale IdF, à la fédération de la Pharmacie.
La semaine dernière se tenait à Rouen le congrès de la fédération FO des services publics et de santé. Plus de milles délégués représentant autant de syndicats, au total près de 2 000 participants, ont débattu de leurs actions et revendications. Mais, si l’on voit à longueur de chaînes d’infos des reportages consacrés au mouvement des gilets jaunes, la presse s’en est très peu fait l’écho !
Pourtant nous n’avons pas attendu ni ce mouvement ni ce grand débat pour pointer les difficultés et les attentes des personnels hospitaliers, des EPHAD, de la santé privée, des collectivités territoriales, toutes et tous au cœur des enjeux en matière de présence des services publics.
J’ai à cette occasion fait connaître que je serai aux côtés des fonctionnaires FO qui ont annoncé une semaine d’actions et de grèves avec une marche de Cherbourg à Matignon du 4 au 8 février.
Pour ce qui concerne FO, le grand débat ne peut mettre sous le boisseau la nécessité que les attentes des salariés, en matière de salaire et de pensions en particulier, tant dans le public que dans le privé, obtiennent des réponses. Pas plus que nous n’accepterons qu’il soit utilisé pour mettre sous tutelle la négociation collective, à commencer par celle de l’assurance chômage.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly