L’usine de parfums Yves Rocher de Ploërmel, menacée de fermeture en début d’année, devrait finalement être cédée à un repreneur, ce qui permettrait de sauver les 108 emplois. L’annonce en a été faite le 25 septembre. Par ailleurs, le combat judicaire mené par FO pour faire invalider l’accord de gestion des emplois et parcours professionnels (GEPP) signé mi-janvier par deux syndicats majoritaires se poursuit. L’audience s’est tenue le 19 septembre et le verdict est attendu pour le 14 novembre.
La direction d’Yves Rocher a annoncé le 25 septembre qu’elle ne fermerait pas l’usine de Ploërmel et qu’elle allait la céder à un repreneur qui fait aussi du parfum. Elle a également annoncé le maintien de l’emploi. C’est une victoire pour FO, se félicite Pierrick Simon, secrétaire général de l’union départementale FO du Morbihan.
Avec le syndicat FO d’Yves Rocher, l’UD se bat depuis le début de l’année pour préserver l’emploi au sein du groupe de cosmétique végétale dont le siège se trouve à la Gacilly, dans le Morbihan. En janvier dernier, prétextant une baisse des ventes, Yves Rocher avait annoncé la suppression de 300 postes sur trois ans en s’appuyant sur un accord de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), hors plan social. Cet accord avait été signé par deux organisations syndicales majoritaires, mais pas par FO.
L’annonce de la suppression de près de 10% des effectifs du groupe avait provoqué un séisme dans le Nord du département, berceau d’Yves Rocher. Les trois sites de production bretons étaient concernés et la fermeture de l’usine de parfums de Ploërmel, qui compte 108 salariés en CDI, avait même été évoquée par FO à l‘horizon 2025 ou 2026.
La production pourrait être revue à la hausse
Mais plusieurs options étaient sur la table et c’est finalement un scenario plus optimiste qui se profile. Les études réalisées ont permis d’écarter le scénario de fermeture du site et de privilégier celui d’un projet de vente avec reprise des activités du groupe, permettant ainsi d’assurer la pérennité de l’usine. L’orientation retenue s’appuie sur la volonté de préserver l’emploi et le savoir-faire humain et industriel d’exception du site, explique la direction dans un communiqué.
Est-ce l’effet de la nomination d’un nouveau directeur cet été, du combat mené par FO qui écorne l’image de la marque ou d’une amélioration de la conjoncture ? Quoi qu’il en soit, l’usine devrait donc être sauvée grâce à la cession à un repreneur qui deviendrait sous-traitant pour Yves Rocher mais pourrait aussi travailler pour d’autres prestataires. Les volumes de production de l’usine pourraient même être revus à la hausse, selon le militant FO. Ce retournement de situation est un soulagement pour les salariés, même si des questions restent en suspens. Est-ce que les salariés vont continuer à relever de la convention collective de la chimie ? Est-ce qu’il y aura une reprise de l’ancienneté ?, interroge le secrétaire général de l’UD.
FO exige de meilleures conditions de départ
En parallèle, FO poursuit son combat judiciaire pour faire invalider l’accord GEPP. L’organisation syndicale estime que l’un des signataires n’était pas adossé à un syndicat d’entreprise mais avait été désigné par une fédération, ce qui l’empêchait de signer l’accord. Elle souligne également que la CFTC n’a pas publié ses comptes depuis 2018, or la transparence financière est un critère obligatoire pour être considéré comme représentatif et pouvoir signer un accord d’entreprise. L’autre syndicat n’étant pas majoritaire, il ne pouvait pas signer seul l’accord. L’audience sur le fond s’est tenue le 19 septembre au tribunal judiciaire de Vannes et le verdict est attendu pour le 14 novembre.
L’Union départementale espère que ce jugement va bloquer le plan de restructuration et que de nouvelles négociations vont pouvoir se tenir avec la direction. Nous voulons négocier un vrai plan de départs volontaires pour permettre aux plus anciens de partir avec de meilleures conditions financières, explique-t-il.
Selon FO, l’accord GEPP a déjà entraîné 49 départs, dont une dizaine en retraite anticipée. En parallèle, 31 postes de production ont été créés sur d’autres sites. Le militant espère désormais arriver à une sorte de maintien de l’emploi industriel, hors départs volontaires.