A l’appel de FO, les salariés du groupe mutualiste Vyv3 dans les pays de la Loire ont fait grève du 10 au 12 décembre. Ils sont mobilisés contre un projet d’accord d’annualisation du temps de travail, laquelle entrainerait une véritable « casse sociale » explique le syndicat FO. Certains salariés seraient en effet amenés à travailler plus de 100 heures par an en plus, d’autres perdraient des jours de congés. Si la direction maintient son projet, la grève pourrait redémarrer le 10 janvier.
A l’appel de FO, quelques 250 salariés de l’entreprise mutualiste Vyv 3 étaient en grève les 10, 11 et 12 décembre dans les Pays de la Loire, d’Angers à la Roche-sur-Yon. Depuis la septembre, FO bataille pour obtenir le retrait d’un projet d’accord sur le temps de travail, organisation aux modalités destructrices des acquis des salariés.
Depuis un an Vyv 3 est organisée en trois pôles dans la région : accompagnement et soins (crèches, Esats), Ehpads, et biens médicaux (centres optiques et dentaires). Or, par cette réorganisation, la dizaine d’accords sur le temps de travail qui couvraient les 4 800 salariés, par activité ou établissement, doivent être renégociés d’ici mars 2025. Les discussions ont démarré depuis septembre avec le CSE central à la rentrée, et cela dans un climat tendu. Le projet d’accord indigne en effet FO. La direction propose un accord annualisant le temps de travail particulièrement moins disant : Vyv3 veut faire des économies, en rognant sur les congés, en payant moins d’heures supplémentaires ou en augmentant le temps de travail. C’est indécent fustige Vincent Lanche, délégué FO chez Vyv 3 Pays de la Loire. Après la réunion houleuse du 5 décembre, FO a donc décidé d’appeler à la grève. Nous voulons le retrait du projet. Et le maintien des dispositions actuelles du temps de travail, qui prend en compte la diversité des métiers et des conditions de travail difficiles, notamment dans le médico-social explique le militant.
Jusqu’à 122 heures de travail en plus par an
Le projet d’accord de Vyv3 concernant les salariés du pôle des biens médicaux, prévoit une augmentation du temps de travail annuel, qui passerait de 1 560 heures à 1 582 heures. Soit 22 heures en plus par an. Ces salariés perdraient en outre six jours de congés payés (4 jours de congés payés, et 2 jours de fractionnement).
Dans les établissements d’accompagnement et de soins, les modalités inscrites dans le projet sont encore plus sévères avec un temps de travail passant de 1 460 heures à 1 582 heures, soit 122 heures en plus par an… En outre, le paiement des heures supplémentaires interviendrait seulement en fin d’année. Le temps de travail dans les Ehpads resterait en revanche identique (1 582 heures), mais la direction entend toutefois diminuer la majoration des heures supplémentaires. Ainsi, le taux majoré des heures supplémentaires assurées par les aides-soignantes en cas de remplacement d’un collègue au pied levé, reculerait à 25% alors qu’il pouvait aller jusqu’à 40%. Cela revient clairement à diminuer la rémunération de ces personnels. Or les remplacements décidés à la dernière minute sont fréquents. Et il faut savoir que l’on On manque de personnels dans les Ehpad rappelle Vincent Lanche. Cette grève a montré la colère des salariés, souligne-t-il. Déjà, ils sont mal payés dans le médico-social. Et maintenant, la direction veut leur demander de travailler plus en les payant moins ! La pilule ne passe pas du tout.
L’échéance du 10 janvier
Le 12 décembre, après trois jours de grève, la délégation FO a été reçue par la direction. Elle assure avoir entendu notre désaccord. Nous jugerons sur pièces indique le militant.
La prochaine séance de négociation est prévue le 10 janvier. Si nos revendications ne sont pas prises en compte prévient-il, un nouvel appel à la grève pourrait être lancé. Et si tel était le cas, Vincent Lanche invite d’ores et déjà les autres organisations syndicales à rejoindre FO dans cette mobilisation.