Vueling : grève massive face à des conditions de travail dégradées

À l’appel du SNPNC-FO, 95% des personnels français, stewards et hôtesses de l’air, de la compagnie Vueling étaient en grève pendant le pont du 08 au 12 mai. En pleine négociation d’un nouvel accord d’entreprise, FO dénonce l’absence de propositions améliorant les temps de repos.

Un tiers des vols annulés chez Vueling en France lors du pont du 08 au 12 mai… Autant dire un mouvement social massif, impulsé par deux syndicats dont le SNPNC-FO, majoritaire. Lors de ce pont, 95 % des hôtesses et stewards français de la compagnie low cost espagnole étaient en grève. En cause, des propositions concernant l’accord d’entreprise (fixant les modalités de salaires et les conditions de travail des personnels navigants commerciaux/PNC) jugées décevantes. Entamée début mai, la renégociation de l’accord se passe mal. « Les efforts de la direction sont très insuffisants. Elle propose 3 % d’augmentation salariale, soit seulement 47,80 euros par salarié. Et il n’y a rien sur l’organisation du travail qui réponde à nos revendications », explique Cédric Bruaux, secrétaire général adjoint du SNPNC-FO et délégué FO chez Vueling (qui emploie 320 salariés français). Alors que les profits s’envolent (le groupe aérien britannique IAG, propriétaire de Vueling, a multiplié par six son bénéfice annuel en 2023, affichant 2,7 milliards d’euros), FO demande une mesure d’augmentation générale sur les salaires, à hauteur de 6 %, pour les personnels PNC.

« Un rythme de travail devenu infernal »

Le syndicat veut par ailleurs des mesures fortes sur l’aménagement du temps de travail. « Depuis la reprise, après le Covid, le rythme de travail est devenu infernal. Il y a énormément d’arrêts maladie. Les temps de repos sont insuffisants. On enchaîne les vols à l’étranger. Les salariés sont épuisés », déplore Cédric Bruaux. FO souhaite négocier plus de jours de repos dans l’accord. Mais la direction reste sourde. « Si Vueling appliquait le Code des transports, les hôtesses et les stewards devraient avoir trois jours de repos après six heures de vol, comme les pilotes. C’est ce que nous souhaitons. Mais elle continue de leur appliquer une dérogation de la Direction générale de l’aviation civile, qui prévoit douze heures de repos entre deux journées de travail », souligne le militant. Dans ce climat tendu, une reprise des négociations devrait avoir lieu prochainement. Le préavis de grève, lui, reste reconductible jusqu’en juin.

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