F.O. Le syndicat fustige la surpopulation et dénonce le mal-être des surveillants.
Inauguré en 1987, le centre pénitentiaire de Perpignan était prévu pour recevoir 535 détenus. Ils sont à ce jour 710. « À la maison d’arrêt, assure Frédéric Jenot le secrétaire local du syndicat FO pénitentiaire, nous avons 233 % d’occupation, avec trois personnes par cellule prévue au départ pour une seule personne.
Cela devient intenable, il y va de la sécurité du personnel, celui-ci n’en peut plus ». Une situation endémique qui n’est pas nouvelle, mais qui tend à se tendre d’année en année. « L’établissement a été conçu sur des données statistiques des années quatre-vingt, explique Jérôme Capdevielle le secrétaire général de Force ouvrière. La région de Perpignan a des spécificités particulières, la frontière à quelques kilomètres et les divers trafics qui y ont lieu, mais aussi les populations qui augmentent durant l’été.
Tout cela fait qu’une seconde prison à Perpignan est indispensable avant que la situation ne dérape ici ». Arrêts maladie, arrêts de travail, et autres burn-out se multiplieraient au sein de l’établissement. « Sur 180 membres du personnel, on frise actuellement les 25 absences dues à ces conditions de travail insupportables », insiste Frédéric Jenot.
- Perpignan « prioritaire »
Un second établissement, c’est prévu. L’annonce avait été faite par le gouvernement Cazeneuve quand François Hollande était président. 30 nouvelles prisons étaient prévues au niveau national, Perpignan se positionnant en haut de la liste comme « prioritaire ». Aujourd’hui le syndicat veut mettre la pression sur les décideurs, sur les élus pour que la Chancellerie acte définitivement cette création. Car la crainte pour FO est de voir le projet oublié si personne ne bouge. « Nous avons rencontré le préfet, poursuivent les syndicalistes, il est totalement en phase avec nous, comme nous, il sait que ce nouvel établissement est crucial ».
- Courriers aux élus
FO qui se veut moteur dans ce dossier, va saisir les élus de la ville et les parlementaires pour, qu’à leur tour ils interpellent la ministre, « afin qu’elle prenne ses responsabilités » martèlent les syndicalistes. Bien sûr il faudra bien deux ans entre la signature de la Garde des sceaux et l’ouverture de la prison nouvelle, « mais au moins, pour le personnel, ce sera une lueur d’espoir de voir nos conditions de travail s’améliorer à terme », confie Frédéric Jenot.
L’Indépendant – édition du 24 août 2018 – Denis Dupont