L’intersyndicale annonce une mobilisation « encore plus forte », ce mardi 7 mars dans les Pyrénées-Orientales. Grève reconductible, bouclage des entrées nord et sud de Perpignan, manifestation en cœur de ville sont au menu d’une journée qui se veut décisive dans le bras de fer contre la réforme des retraites. Le 9 mars, un blocus du péage du Boulou est annoncé.
La phrase : « La France va être réellement à l’arrêt »
C’est l’objectif annoncé de l’intersyndicale toujours unie après deux mois de mobilisation contre la réforme des retraites. « La France va être réellement à l’arrêt », mobilise-t-elle ce vendredi 3 mars 2023 à Perpignan. « La mobilisation du 7 mars s’annonce plus forte que jamais à la hauteur de la colère des Français », ajoute Karine Tartas (CGT). « Le gouvernement reste complètement sourd aux sentiments d’injustice et de brutalité ressentis », confirme Géraldine Morales (FSU).
« Comme 78% des Français et 93% des actifs, nous restons déterminés à obtenir le retrait de la réforme », prévient Béatrice Surjus (FO). « Il existe d’autres solutions que le gouvernement ne veut pas entendre et, face à lui, le front reste fort et soudé à l’image de cette intersyndicale », insiste l’UNSA. La démonstration ne s’en veut que plus forte ce 7 mars.
L’action : le blocage des entrées sud et nord de Perpignan le 7 mars, du péage du Boulou le 9 mars
Trois actes majeurs à Perpignan pour une journée qui « marquera les esprits ». L’intersyndicale annonce une journée de grève « très suivie dans les transports, les raffineries, la chimie, l’enseignement et même dans le privé, où l’on a beaucoup de retours », prévient Christine Mirroir (Solidaires). Premières certitudes pour ce 7 mars : un blocage du centre de tri postal de Perpignan dès 5h du matin, idem Dalle Arago devant les Finances publiques dès 7h, tout comme à la prison de Perpignan et bien sûr une manifestation à 10h30 au départ de la place de Catalogne. S’il est encore trop tôt pour connaître l’impact précis sur les transports urbains, scolaires, les écoles ou les services publiques, la mobilisation sera bien au rendez-vous, tout comme les perturbations. Elle prendra aussi position sur les ronds-points et les péages des entrées nord et sud de Perpignan. La proposition de FO de bloquer le péage du Perthus et donc les 8 000 camions quotidiens qui l’empruntent a été fixée au jeudi 9 mars. « Le 7 mars sera un point de départ, on ne s’arrêtera pas là face à un gouvernement sourd au pays. On en appelle à la responsabilité du gouvernement qui doit prendre en compte le monde du travail », appuie Omar Belguellaoui (CFDT). La CFTC et MNL (lycéens et étudiants) sont aussi du combat.
La suite : « Une grève féministe le 8 mars »
Au lendemain du 7 mars, la journée du 8 mars, celle des droits des femmes, sera aussi une prolongation de cette mobilisation anti-retraite. « Ce sera une journée de grève féministe », propose Karine Tartas, « qui n’exclue pas la solidarité des hommes ». Là aussi des actions fortes sont programmées, dont un happening devant le siège du Medef à 17h : la remise d’un chèque de l’égalité professionnelle. « Un chèque de 5,5 milliards d’euros qui correspond aux cotisations versées si nous obtenions l’égalité salariale homme-femme ». Happening suivi d’une manifestation place de la Victoire à 18h et d’une soirée des luttes et des solidarités sur le parvis de la gare avec concerts et grillades à partir de 19h30.
Journal L’Indépendant – Édition du 4 mars 2023 – Thierry Bouldoire