Les travailleurs indécis en ce 1er mai d’entre deux tours

FÊTE DU TRAVAIL. Le défilé a rassemblé hier près de huit cents personnes.

Moi je vais voter pour Emmanuel Macron ! » ; « Moi je voterai blanc ! » ; « Oh moi je n’irai pas voter ! ».

Hier les participants au traditionnel défilé du 1er mai étaient pour le moins divisés. Huit cents personnes environ étaient réunies place de Catalogne à Perpignan pour fêter le travail, malgré le vent froid. Un 1er mai un peu particulier puisque placé entre deux tours de l’élection présidentielle française. Un scrutin au centre de toutes les conversations.
Certains représentants syndicaux appelant à un front syndical.

« Les salariés sont en capacité de faire un choix qui leur appartient, assure Jean-Claude Zaparty, secrétaire général de la CGT locale. Pas une voix de la CGT ne doit se porter sur le Front national ». Les représentants syndicaux de FO avaient choisi de procéder à un dépôt de gerbe devant la statue de Jean Jaurès, en préambule de la manifestation. Leur secrétaire général Jérôme Capdevielle
rappelant que « la liberté et l’indépendance syndicale ». Et précisant : « Nous ne donnerons pas de consigne de vote ». Il est compliqué pour les syndicats d’appeler à voter pour l’un des principaux artisans de la loi travail, que ces syndicats ont si farouchement combattu l’année dernière. Pour rappel, à l’origine, le 1er mai était une journée de manifestation dont l’objectif était la réduction de la durée de travail quotidienne à huit heures, soit quarante-huit heures hebdomadaires. Une demande ratifiée par le Sénat le 23 avril 1919. Aujourd’hui, grâce à une productivité accrue, la durée légale a bien évolué. Elle est fixée à trente-cinq heures par semaine depuis 2002, même si plusieurs dispositifs permettent d’y déroger. Dans les faits, les salariés français travaillent en moyenne 39 heures. Un sujet toujours d’actualité qui a divisé les candidats au premier tour de l’élection présidentielle. En ce qui concerne les adversaires du second tour, les différences, sur ce point, semblent moins évidentes (voir encadré ci-dessous).

Temps de travail : ce que prévoient les deux candidats

Marine Le Pen souhaite maintenir la durée légale hebdomadaire du travail à 35 heures. Autoriser la négociation sur l’allongement du temps de travail exclusivement au niveau des branches professionnelles et à la condition d’une compensation salariale intégrale (37 heures payées 37 ou 39 heures payées 39).
Pour Emmanuel Macron, le Code du travail définit un socle de droits et de règles (durée légale du travail, salaire minimum, égalité professionnelle…), qui continuera de s’imposer aux entreprises. Au-delà, la primauté sera donnée aux accords d’entreprise sur les accords de branche. Pour lui tout accord d’entreprise résultera soit d’un accord majoritaire avec les syndicats, soit d’un référendum à l’initiative de l’employeur ou des syndicats sur la base d’un accord minoritaire. C’est seulement à défaut d’accord d’entreprise que la branche interviendra. Ainsi, les conditions de travail et les salaires notamment seront négociés au plus près du terrain.

L’Indépendant – 02/05/2017 –Philippe Comas

Quitter la version mobile