Un comédien, une musicienne, un chercheur – avec la Compagnie La Mouline –, présentent une pièce sur une nouvelle « Résistance », une résistance contre une nouvelle occupation sournoise, celle de la souffrance au travail que voudrait nous imposer le néolibéralisme.
Jean-Pierre Bodin est comédien, Alexandrine Brisson musicienne, violoniste classique de formation et Christophe Dejours est chercheur, médecin-psychiatre, psychanalyste, fondateur de la psychodynamique du travail. Sur scène, les trois personnages s’interrogent. Au sein de l’entreprise, comment permettre à la pensée de se remettre en marche, comment reprendre la main sur l’aliénation ? Vaste programme, comme aurait dit le général de Gaulle, mais pourtant aujourd’hui ces problématiques sont au cœur de nombre de revendications sociales et sociétales. Cette pièce pose la question de l’émancipation individuelle et collective et suggère qu’il n’y a pas de fatalité. Combattre la soi-disant fatalité de l’exploitation de l’homme par l’homme est l’essence même du combat du mouvement ouvrier mondial en général et du syndicalisme en particulier.
Résister
Sur scène, les trois personnages appellent à résister contre le monde néolibéral conduisant à la souffrance au travail, contre la perversion du langage managérial, contre la pression hiérarchique, contre les évaluations individualisées des performances, mais aussi pour préserver sa santé.
Pour construire cette pièce, les auteurs ont fait un travail d’enquête auprès de salariés, syndicalistes, juristes, médecins du travail et chercheurs.
Pour Jean-Pierre Bodin et Alexandrine Brisson : Le théâtre doit être le porte-parole de ces salariés
. Pour Christophe Dejours, les chercheurs doivent se rapprocher du théâtre, du cinéma et de la littérature, dernier lieu de liberté à son avis. Et de conclure, qu’il s’agit de la seule voie praticable de la lutte pour les idées. Le théâtre, comme spectacle vivant, demeure encore un medium inégalable pour aller à la rencontre du public
.
A l’heure du procès, l’automne dernier, des dirigeants de France Télécom, pour leurs pratiques managériales mortifères, à l’heure où les gouvernements veulent reculer l’âge du départ à la retraite alors que l’on sait que l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 63 ans et que cet âge n’augmente plus, et tend à reculer doucement, cette pièce de théâtre est salutaire. Elle aborde des problèmes que FO prend en compte depuis de nombreuses années. À voir sans modération.
Théâtre de la Reine Blanche, 2bis Passage Ruelle, 75018 Paris. Du 27 novembre au 5 janvier ; mercredi, jeudi, vendredi, samedi : 20h45, dimanche : 16 h, séances 29 novembre et 13 décembre à 14h30. 6 décembre, à l’issue de la représentation, débat avec Thomas Coutrot, économiste, co-fondateur des Économistes atterrés. Durée 1h30, 10 à 25 €, réservations 01 40 05 06 96 ou reservation@reineblanche.com |
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly