Après dix jours de mobilisation, les salariés de la féculerie d’Haussimont ont obtenu l’amélioration du PSE. Outre l’augmentation de l’enveloppe prévue pour les salariés reclassés ou licenciés, l’intersyndicale à laquelle participe FO a également obtenu une prime d’un montant de 15 000 euros pour la dernière campagne de pommes de terre.
Les dix journées de mobilisation ont déjà payé. Le 20 septembre, date du lancement de la campagne de pommes de terre, les salariés de la féculerie d’Haussimont du groupe Tereos avaient lancé une mobilisation. Ils s’opposaient aux conditions du PSE présenté par la direction, suite à l’annonce le 29 août de la fermeture de ce site comptant 62 emplois.
La rumeur sur la fermeture courait déjà avant l’été. Il faut dire que le 8 mars dernier, le sucrier Tereos (marque Béghin-Say) avait brutalement annoncé son intention de fermer deux sites, à Morains (Marne) et à Escaudœuvres (Nord), dans le cadre d’un plan de réorganisation. Dans cette situation, le syndicat FO s’est battu pour préserver les droits des salariés. Et a gagné. Plus de 80 % des 149 emplois menacés ont été relocalisés dans d’autres sites voisins, explique Fabrice Caron, délégué central FO. Nous avons mené la bataille pour les conditions de reclassement et avons obtenu gain de cause. Notamment sur les aides aux transports et à la mobilité pour les salariés qui vont devoir travailler loin de chez eux.
Des primes revues à la hausse
Au sein de la féculerie d’Haussimont toutefois, le combat allait s’avérer plus complexe. Nous sommes loin des autres sites, ce qui rend difficile les possibilités de reclassement, relate Thomas Felz, également délégué central. L’intersyndicale, dont FO est partie prenante, a dénoncé les inégalités entre salariés : ceux qui seraient reclassés au sein du groupe Tereos pourraient bénéficier d’une prime bien supérieure à ceux qui seraient licenciés.
Au bout de 10 jours de mobilisation, la direction a donc finalement plié. Nous avons obtenu l’augmentation du montant global des primes, explique le militant. Initialement, la direction proposait 25 000 euros. Nous avons réussi à monter à 44 000 ! Et ces primes revues à la hausse, presque doublées, bénéficieront à tous les salariés, reclassés comme licenciés. Cette victoire est le fruit de la détermination des travailleurs et de l’intersyndicale durant laquelle « nous n’avons rien lâché », sourit Thomas Felz.
Repousser au maximum les dates des départs
La prime de bon déroulement de la campagne, autrement dit le bon déroulement du traitement des pommes de terre livrées à la féculerie, faisait aussi l’objet de revendications. Lors de la première réunion, la direction a proposé 7 500 euros aux salariés pour démarrer la campagne qui est la dernière du site. La délégation a refusé net. Finalement nous avons obtenu une prime de 15 000 euros. Le double, donc. Alors que la campagne a démarré, une réunion était prévue pour acter par écrit l’accord obtenu.
Le syndicat FO demeure attentif au calendrier des départs, toujours en cours de négociation. Alors que la direction souhaite effectuer les premiers licenciements en février, nous poussons pour que cela ne se fasse pas avant avril, voire le 31 août, précise Thomas Felz.