Mardi, près d’une centaine de syndicalistes catalans étaient présents lors de la manifestation parisienne contre la loi travail. Le secrétaire départemental de la CGT, Pierre Place, était aux premières loges. Tout comme son homologue de FO, Jérôme Capdevielle. Ils témoignent. «Un cortège de 5 km». Selon Jérôme Capdevielle, la «manif monstre» a réuni «entre 800000 et un million de personnes ». Pierre Place confirme : «Quand la tête du cortège est arrivée aux Invalides, la queue était encore place d’Italie, à 5 km de là. Sachant qu’à Paris les rues font entre 25 et 30 mètres de large, il est impossible qu’il n’y ait eu que 80000 personnes comme l’affirment les autorités.»
Casseurs : «La police a mis deux heures à intervenir ».
Pierre Place et Jérôme Capdevielle condamnent tous deux avec force les dégradations commises par les quelques centaines de casseurs qui précédaient le cortège. «Les casseurs polluent le mouvement social et brouillent notre message », estime le leader départemental de FO. De son côté, Pierre Place insiste sur la responsabilité des pouvoirs publics : «Le service d’ordre intersyndical a fait son travail en empêchant les casseurs de rentrer dans la manif. Du coup, ces derniers étaient facilement reconnaissables. Il suffisait de donner aux policiers l’ordre de les chasser. Or, le cortège est parti à 13 heures et il a fallu attendre 15 heures et l’arrivée devant l’hôpital Necker pour que les forces de l’ordre interviennent.
Pourquoi ne l’ont-elles pas fait avant ?» La question est posée.
Reste que suite à la mobilisation de mardi, Manuel Valls est allé jusqu’à évoquer l’interdiction pure et simple de certaines manifestations. «Inadmissible » selon les syndicalistes locaux. «S’il veut que la mobilisation s’arrête, il n’a qu’à répondre à nos revendications », renchérit Jérôme Capdevielle. De l’art d’enfoncer le clou.
L’Indépendant – édition du 15 juin 2016 – Arnaud Andreu