Suppression de 677 emplois chez ExxonMobil : FO exige zéro départ contraint

Le pétrolier américain a annoncé la réduction de ses activités en France, dont la fermeture de l’essentiel des activités pétrochimiques de la plateforme de Port-Jérôme-sur-Seine en Seine-Maritime. Elle s’accompagnerait de 677 suppressions d’emplois. Majoritaire, FO est à la manœuvre pour obtenir zéro départ contraint.

Les annonces brutales se succèdent chez ExxonMobil. Le 15 avril, quatre jours après avoir annoncé l’arrêt de l’essentiel des activités pétrochimiques de la plateforme de Port-Jérôme-sur-Seine (près du Havre, en Seine-Maritime), laquelle s’accompagnerait de 677 suppressions d’emplois, la filiale française du géant américain a imposé l’ouverture rapide de la procédure d’information-consultation du CSE-central lié à ce projet de plan social. Ce faisant, la direction a écarté la proposition d’un calendrier concerté, porté par l’intersyndicale à quatre organisations, dont FO majoritaire (avec 29% de représentativité dans le groupe).

ExxonMobil agit comme un rouleau-compresseur. Alors que les salariés sont sous le choc de l’annonce de la fermeture du vapocraqueur de Port-Jérôme-sur-Seine et de ses unités aval (polyéthylène, polypropylène, résines), la direction ne montre aucune compassion ni empathie. Au contraire, elle précipite le calendrier en imposant unilatéralement, et très vite, la date de lancement des procédures légales (à partir du 24 avril, NDLR), martèle Pierre-Antoine Auger, délégué syndical central FO et élu du CSE sur le site normand. Cette précipitation interroge, ExxonMobil ayant indiqué qu’aucun départ n’est envisagé avant 2025.

Ampleur inédite du projet de plan social

Ce projet de 677 suppressions d’emplois (dont 30 au siège social de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine) est un véritable séisme pour les salariés, et pour le bassin d’emploi. Plusieurs milliers d’emplois indirects y seraient menacés selon les syndicats. Si ce projet concernant plus d’un quart des effectifs totaux se concrétise, ce serait le plus important plan social d’ExxonMobil en France (le pétrolier compte quelque 2400 salariés à travers ses différentes entités, constituées en une UES, NDLR).

On s’attendait à une réorganisation, certainement pas à ce qu’ExxonMobil décide de fermer la colonne vertébrale des activités de pétrochimie à port-Jérôme-sur-Seine ! En 2023, les profits générés par les activités pétrolières sur le site se sont élevés à 900 millions d’euros. Pour les salariés, cela peut compenser les pertes enregistrées dans la chimie, qui sont de 300 millions d’euros en 2023. Cette décision de fermeture est d’autant plus incompréhensible qu’il y avait des projets pour améliorer à l’avenir la rentabilité de la plateforme pétrochimique, précise le militant FO, qui revendique zéro départ contraint. La fédération de la chimie FO a apporté tout son soutien à la section syndicale, qualifiant ExxonMobil de « fossoyeuse d’emplois.

ExxonMobil motive sa décision par la taille du site normand jugée trop petite, et par le poids des coûts opératoires et énergétiques qui sont plus élevés en Europe. Outre le projet de fermeture des activités pétrochimiques de Port-Jérôme-sur-Seine, le groupe a annoncé – via sa filiale Esso France – un projet de cession à la société Rhône Energies de sa raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), ainsi que des dépôts Esso de Toulouse (Haute-Garonne) et de Villette-de-Vienne (Isère). Ces différentes entités emploient au total 310 salariés.

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