Les syndicats misent d’ores et déjà sur une mobilisation de grande ampleur le 22 mars prochain pour défendre les services publics. « Le ras-le-bol est général. Ici, comme ailleurs, la fonction publique est en grande souffrance », assure le secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle. Son homologue de la CGT, Jean-Claude Zaparty, confirme : « Dans le département, on fragilise
les zones rurales, notamment avec les fermetures de classes dans les écoles et les services des finances qui disparaissent. Sans parler du transport ferroviaire. » Afin de redonner de la vigueur aux services publics, les sept organisations qui appellent à manifester jeudi (CGT, FO, CFTC, FSU, Solidaires, CFECGC et Fédération autonome) préconisent tout d’abord l’arrêt des suppressions de postes.
Les syndicats plaident aussi pour une revalorisation des salaires.
« Depuis 2000, les fonctionnaires ont perdu globalement 15 % de leur pouvoir d’achat, calcule Jean-Paul Bareil, de la FSU. La plupart des territoriaux passent toute leur carrière en catégorie C, avec un salaire proche du smic. Quant aux enseignants français, ils sont parmi les moins bien payés des pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). »
- « Faire entendre raison au pouvoir »
Pour les organisations syndicales, il est essentiel d’entrer du bon pied dans la « bataille pour les services publics », qui est sur le point de débuter. « Au-delà de la volonté très claire qu’a le gouvernement de précariser et de porter atteinte au statut de fonctionnaire, nous faisons face à une véritable remise en cause de notre modèle social, estime Jean-Claude Zaparty. Si Macron gagne cette bataille, il aura les coudées franches pour réformer la protection sociale et le système de retraites.
C’est pourquoi nous voulons clairement peser sur l’économie du pays pour faire entendre raison au pouvoir. » Si le patron de la CGT66 se refuse à prononcer le mot, d’éventuels blocages ne semblent pas à écarter. D’autant que, compte tenu des « agressions contre la fonction publique » perpétrées selon eux par le gouvernement, les syndicats s’estiment « en état de légitime défense ».
Ce jeudi, à Perpignan, le cortège partira à 10 heures de la place de Catalogne. L’intersyndicale entend visiblement frapper un grand coup. Elle annonce d’ores et déjà un parcours par les grands boulevards. Celui que les manifestants empruntent lorsqu’ils sont particulièrement nombreux.
L’Indépendant – édition du 19 mars 2018 – Arnaud Andreu