La baisse du niveau des retraites qu’induirait la réforme serait-elle supportable pour les futurs retraités ? Non bien sûr et l’observation des conditions financièrement périlleuses que vivent déjà de nombreux retraités suffit à le démontrer. Exemples. Selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), lorsque les retraités sont locataires, donc modestes, le loyer pèse sur leur budget davantage qu’il ne pèse sur celui des non-retraités. Quant aux dépenses de santé qui restent à charge, elles pèsent sur le budget des retraités âgés et modestes : 13,3 % des revenus après 75 ans parmi les 20 % les plus modestes
. Les dépenses pour dépendance pèsent quant à elles particulièrement sur le revenu des personnes en établissement et disposant de ressources inférieures à 2 000 euros par mois.
Mieux vaudrait améliorer les retraites
Elles puisent sans doute dans leur patrimoine pour faire face à leurs charges
, analyse le COR, notant que les retraités recourent de plus en plus souvent au crédit, sur des durées de plus en plus longues
. Par ailleurs, entre 2001 et 2017 la part des ménages de plus de 65 ans dépositaires d’un dossier de surendettement est passée de 4,3 % à 10 %
parmi l’ensemble des dossiers. Comme le demande FO, il faudrait donc au contraire améliorer les retraites au sein du système actuel, ce qui passe notamment, en amont, par l’amélioration des salaires. Quant à la volonté du gouvernement de faire reculer toujours plus l’âge de départ à la retraite… La situation de l’emploi des seniors, qui se conjugue souvent avec la problématique du chômage, subi, montre l’incohérence du projet. Selon l’Insee, en 2017, si 80,2 % des 50-54 ans étaient en emploi, le taux reculait à 72,4 % pour les 55-59 ans et à moins de 30 % pour les 60-64 ans. Et ces seniors doivent souvent se contenter de petits boulots, CDD, temps partiel… Ce qui rapporterait peu de points, donc une maigre retraite.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly