Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales .∙ « Le département doit être une terre d’accueil pour les entreprises à l’activite en lien avec le changement climatique »

Secrétaire départemental de FO, Jérôme Capdevielle milite pour un nouveau modèle économique et social – Nicolas Parent

Face à la sécheresse qui impacte la ressource en eau, mais aussi les activités économiques des Pyrénées-Orientales, le secrétaire départemental de Force Ouvrière, Jérôme Capdevielle propose, par courrier à Emmanuel Macron, que le département soit « une terre expérimentale » pour développer les entreprises et la recherche autour du changement climatique.

Pour vous, cette crise climatique et ses conséquences économiques et environnementales doivent provoquer une réflexion sur un nouveau modèle économique pour les Pyrénées- Orientales ?

On a un département qui est vraiment dans un état d’extrême fragilité. Le volet économique et social est toujours aussi délicat, il est aggravé par le changement climatique et la crise de l’eau qui scient deux des gros piliers de notre économie le tourisme et l’agriculture. Certes, on constate avec beaucoup de satisfaction, qu’une résilience s’est organisée sur le département. L’État, les collectivités, les acteurs économiques et sociaux, tout le monde s’est emparé du sujet. Beaucoup de restrictions ont été mises en cuvre, beaucoup d’écogestes ont été mis en place. Mais, malgré tout, cette situation donne une image assez négative du territoire, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. Certes on fait, mais on fait dans I’urgence et la douleur. Notre volonté, c’est que le monde économique et social porte une voie de progrès et de construction. C’est ce à quoi Force Ouvrière travaille.

« Ce qu’il faut essayer, c’est de tirer le meilleur d’une situation de crise »

Quelles seraient les grandes lignes de cette voie de progrès et de construction ?

Si l’économie est attaquée, l’emploi est attaqué. Ce qu’il faut essayer, c’est de tirer le meilleur d’une situation de crise. Aujourdhui, il faut aussi prendre de la hauteur : cet impact du changement climatique sur notre département à terme en impactera d’autres en France. Il nous impose de raisonner différemment. Au-delà des mesures déjà prises, il faut porter une vision de construction. On manque d’emplois dans ce département, on manque de structures industrielles de manière criante, nous pensons à FO que ce département doit être une terre d’accueil pour les entreprises à l’activité en lien avec le changement climatique, I’innovation et la recherche dans ce secteur. Si ‘État déclare le département « terre expérimentale » en matière climatique et environnementale, qu’il y met des moyens pour inciter les entreprises à s’installer, si l’on crée un écosystème avec |’université de Perpignan pour élaborer un pôle d’innovations et de recherches avec nos jeunes, on peut coaguler tout cela pour créer une pépinière d’entreprises qui trouvent des solutions pour nous aujourdhui et pour les autres demain.Vous interpellez directement Emmanuel Macron…

L’environnement n’est pas l’ennemi de l’emploi et l’emploi n’est pas l’ennemi de I’environnement. Nous devons donner cette image de progrès. L’État doit prendre ses responsabilités. faut des signes forts, des encouragements, des forces vives sont prêtes à avancer dans le bons sens. D’où notre initiative d’écrire à Emmanuel Macron pour que l’Etat considère que ce département doit être traité différemment. Nous voulons être des lanceurs d’alerte et impulser un certain nombre d’idées.

Journal l’Indépendant – Edition du 22 avril 2024 – Thierry Bouldoire

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