Alors que des personnels du secteur social et médico-social seront en grève et manifesteront à Paris le 8 avril, demandant à bénéficier des mesures Ségur, dans nombre d’hôpitaux publics, des grèves et manifestations ont eu lieu ces dernières semaines. Les agents demandent des effectifs, de meilleures conditions de travail, l’arrêt de restructurations qui se poursuivent malgré la crise sanitaire… Panorama de mécontentements.
Quatre organisations dont l’Union nationale FO de la Santé privée (UNSP-FO) et la fédération FO de l’Action sociale (FNAS-FO) appellent les personnels de leurs secteurs (privé non lucratif, aide à domicile, Ugecam…) à une grève et une manifestation à Paris le 8 avril.
Ces salariés du social et médico-social, pour l’instant exclus des mesures du Ségur de la Santé, signé en juillet dernier notamment par FO, et faisant toujours l’objet de négociations pour son amélioration (grilles, primes…), revendiquent entre autres l’obtention du complément de salaire de 183 euros, disposition issue de ce protocole. Début mars l’UNSP-FO précisait ainsi, il reste encore 15 000 agents du secteur public et plus de 200 000 du secteur privé non lucratif qui en sont exclus
. Ils demandent que le gouvernement ouvre au plus vite des négociations pour l’égalité de traitement des salariés du public et du privé
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Grèves, rassemblements, manifs
En ce qui concerne l’hôpital public, si les négociations se poursuivent bien pour le renforcement des mesures Ségur et si les personnels non médicaux perçoivent déjà l’augmentation issue du protocole, de 183 euros, la crise sanitaire met toujours les agents à rude épreuve sur le terrain. Dans ce contexte compliqué, ils doivent faire face aussi, sur certains sites, à la poursuite de restructurations, des fusions entre structures, au manque chronique de personnels…
Ces dernières semaines, FO seule ou avec d’autres syndicats a appelé à des grèves et/ou manifestations dans plusieurs villes. Le 15 mars, les infirmiers de chirurgie orthopédique de l’hôpital de Niort (Deux-Sèvres) étaient en grève, épuisés par des conditions de travail dégradées alors que, par la réorganisation des services dans le cadre de la crise Covid, la moitié du service a été affecté à d’autres unités de soins.
Effectifs, primes, conditions de travail…
En Ardèche, les agents de l’hôpital de Bourg-Saint-Andeol protestaient aussi, par la grève, en mars, contre la suppression d’une prime et ainsi la perte chaque mois de 45 à 130 euros. A Dreux (Eure-et-Loir), mi-février, c’est le service des ressources humaines qui était en grève, exigeant des moyens humains
pour faire face à a charge de travail en constante augmentation. En Dordogne, les personnels de l’hôpital psychiatrique Vauclaire ont, eux, débrayé fin février, contestant la suppression pour 407 agents de jours de RTT.
A Fourmies (Nord), les agents ont manifesté le 11 mars faisant part de leurs craintes du prochain départ du service chirurgie vers une clinique privée dans la ville de Wignehies. A Libourne (Gironde), mi-février, les agents en grève, dénonçaient eux la menace d’une poursuite au-delà de septembre prochain de l’organisation de travail sur douze heures au sein de l’hôpital.
Début mars, à Vichy dans Allier, il s’agissait pour les agents, organisant une manifestation, d’obtenir des effectifs supplémentaires, cela en rappelant que cent postes ont été supprimés ces quatre dernières années à l’hôpital. A la mi-mars, à St-Dizier (Haute-Marne), des personnels ont contesté eux le projet de fusion entre deux centres hospitaliers (André Breton et Geneviève de Gaulle-Anthonioz) …
Et cette liste traduisant les mécontentements n’est pas exhaustive.
Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly