Retraites : quand le gouvernement entendra-t-il raison ?


Le 5 puis le 10 décembre dans le cadre d’un mouvement de grève, massif et reconduit dès le 5 au soir dans de nombreux secteurs du public comme du privé, ils ont été des centaines de milliers à battre le pavé dans les manifestations, à l’appel notamment de FO. Le gouvernement s’entête à maintenir son projet sur les retraites, présenté le 11 décembre. FO appelle une nouvelle fois à l’ouverture de négociations sans préalable. Les syndicats à l’initiative de la mobilisation ont appelé le 10 décembre au soir à des grèves et manifestations le 12 décembre, puis le week-end, puis le 17 décembre.

D es taux de grévistes dépassant les 80 % dans certains secteurs et parfois même approchant les 100%, des grèves reconduites dès le 5 décembre, des cortèges denses les 5 et 10 décembre (date de bouclage de notre journal) dans des centaines de villes, grandes, petites, moyennes… Le projet du gouvernement sur les retraites provoque un large rejet, les travailleurs refusant un système unique par points qui supprimerait l’existant du mode des droits à la retraite, et sans améliorer en aucun cas le système actuel, insiste le secrétaire général de la confédération FO, Yves Veyrier. Or il faut améliorer ce système, répète depuis des mois la confédération FO qui très tôt, notamment le 21 septembre, sensibilisait les salariés à la nécessité d’une mobilisation pour la défense des retraites.

Au soir du 5 décembre, alors que même des syndicats rattachés à des organisations n’appelant pas au mouvement (lancé à l’appel de quatre organisations syndicales dont FO et des organisations de jeunesse) avaient rejoint les rangs des grévistes et des manifestants, Force Ouvrière appelait le gouvernement à l’ouverture de négociations sans préalable. […].

Pour FO, pas question d’opposer les uns aux autres

Le 6 décembre, à l’issue d’une intersyndicale, les initiateurs de la grève pressaient le gouvernement d’entendre le message envoyé par les salarié-es et la jeunesse et de prendre ses responsabilités en ouvrant des négociations. Ils appelaient à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 10 décembre. Dès le 6 décembre, le Premier ministre reconnaissait l’ampleur de la mobilisation mais arguait que le dialogue social avait eu lieu. Il tentait de diviser les secteurs professionnels selon l’intensité de leur mobilisation et évoquait des mesures conduisant à distinguer le sort de certains dans le cadre de la réforme. Pour FO, il n’est pas question d’opposer les uns aux autres, cela alors que le projet est dangereux pour toutes et tous, à commencer par la majorité des salariés qui relèvent du régime général. Le Premier ministre répétait toutefois l’intention du gouvernement de réaliser la réforme devant être présentée dans son intégralité le 11 décembre. Il confirmait qu’il faudra renoncer à des régimes spéciaux qui ne sont pas compris, et travailler un peu plus longtemps. Pour FO, ce à quoi conduira ce projet est d’ores et déjà connu. Il s’agit pour l’État de prendre la main sur les retraites, ce qui lui permettrait de faire des économies sur les droits des salariés. FO a donc appelé à poursuivre et à intensifier la mobilisation. Le 10 décembre au soir, forts de manifestations ayant rassemblé un million de personnes sur le territoire, les syndicats appelaient à poursuivre la mobilisation là où les salariés le décident, et à des actions de grèves et de manifestations, localement, le 12 décembre, puis le week-end, et de faire du 17 décembre une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle, massive, de grèves et de manifestations.


Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly

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