Retraites : nouvelle journée de manifestation, FO appelle à rouvrir les négociations


Le 16 janvier, 43e jour de mobilisation ininterrompue contre ce projet et la mise en place d’un régime unique de retraite par points.

A l’appel de l’intersyndicale (FO, CGT, Solidaires, FSU, CFE-CGC et trois organisations de jeunesse), des centaines de milliers de personnes ont défilé dans toute la France. Une nouvelle journée nationale de mobilisation est dores et déjà programmée le 24 janvier, date à laquelle le gouvernement entend présenter son projet de loi conseil des ministres.

A Marseille, à Toulouse, à Bordeaux, à Saint-Nazaire, à Lille, à Paris… des centaines de milliers de manifestants sont de nouveau descendus dans la rue le 16 janvier pour exiger le retrait du projet de régime unique de retraite par points. Depuis le 5 décembre, la mobilisation se poursuit dans les transports publics, dans l’Éducation nationale… Ces derniers jours, elle a aussi gagné les raffineries, les grands ports maritimes, et s’est renforcée dans les établissement scolaires…

« J’attends de cette mobilisation qu’on montre une nouvelle fois que la détermination est là », a prévenu le secrétaire général de la confédération FO Yves Veyrier avant le départ du cortège parisien. Il a tenu à saluer « ceux et celles qui ont reconduit la grève et qui ont aujourd’hui une nombre de jours de grève important déduit de leur salaire. Ils doivent être fiers du combat qu’ils portent pour l’ensemble des salariés du public comme du privé. »

« In fine » un âge d’équilibre à 64 ans

Le 11 janvier, le Premier ministre, dans une lettre adressée aux organisations syndicales, s’est dit prêt à revenir sur la mise en place progressive dès 2022 d’un âge pivot à 64 ans. Mais en contrepartie, les interlocuteurs sociaux devront trouver d’ici fin avril un accord dans le cadre d’une conférence sur l’équilibre et le financement du régime de retraite.

« Selon le conseil d’orientation des retraites s’il y a déséquilibre du régime, il ne s’agit pas d’une dérive des dépenses des retraites, mais d’un insuffisance de ressources, a précisé Yves Veyrier. Et c’est la conséquence des politiques de modération de la dépense publique, la contrainte sur les effectifs dans la fonction publique, ou le gel des salaires. »

La confédération a pu analyser dans le détail le projet de loi du gouvernement. « On a expliqué à quel point il était dangereux », a ajouté Yves Veyrier. Beaucoup de paramètres vont faire l’objet ultérieurement de décrets et d’ordonnances. Et le texte contient « in fine » un âge d’équilibre à 64 ans. « La difficulté avec le régime par points, c’est que demain les gouvernements auront la tutelle », a-t-il rappelé.

La mobilisation a fait reculer le gouvernement

Yves Veyrier a appelé le gouvernement à abandonner son projet de loi définitivement et revenir à la table des négociations. « Il y a beaucoup de dossiers sur lesquels nous estimons nécessaire de négocier au préalable de toute réforme des retraites, a-t-il poursuivi. La question de l’équilibre ne justifie en rien une modification aussi radicale du régime de retraite. On doit se donner le temps. » FO souhaite notamment aborder l’emploi des seniors, sur l’entrée dans les droits des jeunes, sur les bas salaires à négocier…

Le gouvernement entend présenter sa réforme en conseil des ministres le 24 janvier. Ce même jour, l’intersyndicale appelle déjà à nouvelle journée de grève et de manifestation interprofessionnelle. D’autres actions sont prévues les 22 et 23 janvier sur tout le territoire, avec notamment des « retraites aux flambeaux ».

Face au gouvernement qui estime que la mobilisation a assez duré, Yves Veyrier répond : « ce qui a assez duré, c’est que le gouvernement n’écoute pas ce que nous lui disons. En deux ans et demi de concertation, nous n’avons eu de cesse d’expliquer les raisons pour lesquelles ce projet de régime unique par points était dangereux. Et il a fallu la grève et une forte mobilisation pour qu’il commence à reculer. »

Ce sont, tant à Paris qu’en province, des milliers de militants qui ont défilé aujourd’hui comme hier pour redire leur refus d’une réforme injuste.


Source: Éditoriaux de jean-claude Mailly

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