Le Conseil d’orientation des retraites (COR), dont FO est membre, est une instance d’expertise et de concertation chargée d’analyser et de suivre les perspectives à moyen et long terme du système de retraite français. Début avril, en préparation du rapport annuel 2024, le président du COR, nommé en octobre dernier, a introduit de nouvelles méthodes de travail pour élaborer les hypothèses de croissance à long terme. Et celles-ci vont, selon FO, changer profondément la nature de l’instance.
Si quatre scénarios continueront certes à être étudiés, l’un d’entre eux sera privilégié et mis en avant. D’autre part, la fourchette des hypothèses de gain de productivité sera revue à la baisse (de 0,4 % à 1,3 % pour 2024, contre 0,7 % à 1,6 % en 2022 et 2023), ce qui aura pour effet d’afficher un système durablement déficitaire.
Préparer les esprits à de nouvelles réformes ?
Le président a finalement accepté, tout en conservant un scénario unique, de relever l’hypothèse de gains de productivité de 0,7 % à 1 % pour 2024. La confédération FO a décidé le 15 avril de s’opposer à cette proposition de compromis.
En faisant le choix d’un seul scénario mis en avant, on transforme le COR, qui était un outil d’aide au débat public, en un outil d’orientation de la décision politique, alerte Hélène Fauvel, secrétaire confédérale FO au secteur de l’Économie. Et le fait de choisir une projection de production plus basse fait passer automatiquement les régimes comme déficitaires et moins favorables pour les salariés. Elle rappelle que la récente baisse de la productivité est directement liée à la hausse de l’apprentissage et à une précarisation de l’emploi.
Dès le 4 avril, la confédération soulignait sa crainte que le COR devienne un organisme de préparation des esprits à de nouvelles réformes.