Alors que les offres de reprise du groupe Casino devaient être présentées en interne mardi 19 décembre, le SNTA-FO-Casino et la FGTA-FO ont été reçus par les conseillers économiques de Matignon et de l’Élysée.
À l’heure où nous bouclons notre édition, l’issue du rendez-vous à Matignon du SNTA-FO, première organisation syndicale du groupe Casino, et de la FGTA-FO n’est pas connue. Mais l’objectif final de cette réunion du 19 décembre avec les conseillers économiques de Matignon et de l’Élysée était clair pour la délégation FO : obtenir l’ouverture de négociations sur de véritables clauses sociales, garantissant les droits des salariés et des moyens pour les accompagner dans la restructuration. Concrètement, obtenir ce volet social qui fait défaut alors que le démantèlement du groupe de 50 000 salariés en France (en comptant les filiales Monoprix, Franprix, Cdiscount, Naturalia) a été rendu possible par la mise en vente de l’intégralité des magasins Casino. Nous frappons à toutes les portes, pour que la pression soit mise sur les repreneurs. Ils ne considèrent la restructuration que comme une affaire économique, notait le 14 décembre Laurent Rescanières, secrétaire général de la FGTA-FO, qui dénonce leur manque de loyauté et l’absence de dialogue social.
Ventes à Auchan et Les Mousquetaires/Intermarché
Depuis l’annonce de la restructuration de la dette du groupe Casino (6,4 milliards d’euros fin 2022), la FGTA-FO a rencontré plusieurs fois les représentants des repreneurs – le milliardaire tchèque Daniel Kretinski, le Français Marc Ladreit de Lacharrière, le fonds britannique Attestor, qui prendront le contrôle du groupe en mars-avril 2024. En juillet, ils s’étaient engagés à préserver les sièges et un noyau dur de magasins. Mais fin novembre, les salariés ont appris par la presse que les 52 hypermarchés et 352 supermarchés Casino étaient mis en vente, à marche accélérée. Il a fallu la mobilisation d’un millier de salariés le 5 décembre, à l’appel de l’intersyndicale, pour que l’information soit confirmée, lors d’une réunion entre l’intersyndicale, la direction et les repreneurs. Depuis, deux mobilisations ont été organisées, le 14 décembre à l’appel de FO, le 17 à celui de l’intersyndicale.
Le calendrier s’accélère : le 18 décembre, veille de la rencontre à Matignon, la presse a rélévé que Casino avait décidé de vendre 313 magasins, soit la quasi-totalité du périmètre des hyper et supermarchés à ses concurrents, Les Mousquetaires/Intermarché et Auchan.